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  • Séminaire Biosex 2010-2011

 

Une grande partie du séminaire sera consacrée à la discussion d'articles portant sur l'histoire et la philosophie du sexe comme objet biologique.

La biologie du sexe



Qu'est-ce que le sexe, pris comme objet spécifique des sciences biologiques ? Nous prendrons pour objet les différents concepts proposés pour rendre compte de l'existence du sexe comme mode de reproduction (par opposition au clonage) et du dimorphisme sexuel (la différence d'apparence entre les deux sexes), mais aussi l'existence de deux sexes dans la nature.
Les biologistes considèrent souvent la reproduction sexuée comme une évidence. En effet, le brassage génétique que permet le sexe (méiose et fécondation) semble produire diversité et évolution, par contraste avec d'autres modes de reproduction (mitose, clonage). Dans ce cadre, l'existence d'espèces ayant opté pour la parthénogenèse (littéralement : reproduction des vierges, c'est-à-dire reproduction des femelles sans fécondation) a longtemps été perçue comme une anomalie contre quoi le choix d'un mode de reproduction sexué serait requis pour le bien de l'espèce. Or, la querelle théorique sur les niveaux de sélection est venue ébranler cette interprétation en rendant impossible de parler du « bien de l'espèce ». Si l'on abandonne le point de vue du groupe pour celui de l'individu et de la propagation de ses gènes, la parthénogenèse devient le choix le plus sensé et c'est l'existence du sexe qui devient problématique. Le choix du sexe par une femelle devient une sorte de sacrifice altruiste dont il faut rendre compte : pourquoi accepter de ne pas reproduire l'intégralité de ses gènes et consentir à l'intervention de mâles ? Qu'est-ce qu'un mâle, du point de vue reproductif, sinon un parasite qui utilise le corps de la femelle pour reproduire ses gènes ? Depuis le rejet de la sélection de groupe et la disqualification de tous les niveaux de sélection au dessus de l'individu, les évolutionnistes ont les plus grandes difficultés à répondre à la question de l'origine du sexe.
Quant à la question du dimorphisme sexuel, Darwin proposa le concept de sélection sexuelle pour expliquer l'existence de caractères qui ne semblaient pas réductibles à l'action de la sélection naturelle (en particulier ornements et armements chez les mâles). Après une éclipse d'un siècle environ, l'étude du processus de sélection sexuelle a connu à la fin des années soixante-dix un fort regain, et figure aujourd'hui au premier rang des recherches conduites en écologie comportementale. Les critiques féministes ont largement contribué à élargir le champ de cette science en prenant en compte non seulement la coopération harmonieuse entre les sexes, mais aussi la « guerre des sexes », notamment la contrainte sexuelle exercée par les mâles. La question du choix du mâle par la femelle (sélection intersexuelle), a été réélaborée grâce à de nouveaux modèles (processus d'emballement, principe du handicap, exploitation sensorielle).

 

Le séminaire de l'ANR Biosex se tiendra cette année de façon hebdomadaire le mardi de 14h à 17h, à l'Université de Nanterre, Bâtiment L, au 4e étage (salle L 421).