Tout d’abord, qu’est-ce qu’un bon réseau ?
"Le réseau angoisse les étudiants car ils ont l’impression de ne connaître personne et de n’avoir rien à mettre en avant. Il les agace car il les renvoie à un lieu commun : la nécessité d’avoir un réseau pour avoir un travail, constituant donc une source d’inégalité. Mais ‘réseau’ n’est pas égal à ‘piston’ : c’est en réalité la ressource sociale, c’est-à-dire les contacts que nous entretenons avec des individus, qui fait le réseau. Et puisque personne ne vit tout seul, nous avons tous un réseau ! Toute personne qui le compose (parents, amis propres, amis de parents, professeurs, employeurs, anciens employeurs, etc.) est susceptible d’apporter aide, modèle à suivre, conseils ou renseignements. Le réseau adopte une importance particulière pour les jeunes gens qui ambitionnent de rentrer dans la vie active car il est la plupart du temps nécessaire au recrutement. Il peut en effet apporter l’intermédiaire avec la personne à contacter, ou tout simplement l’information sur la disponibilité d’un poste susceptible de vous intéresser."
Quelle est la première chose à faire pour se constituer un bon réseau ?
"En gardant toujours en tête qu’on ne part jamais de rien, il faut se tourner vers son entourage en l’analysant. Il s’agit de trouver parmi les personnes que vous côtoyez - régulièrement ou non, intimement ou non - lesquelles sont susceptible de faire partie de votre réseau professionnel. Lesquelles peuvent fournir des contacts qui vous serons utiles. Il faut toujours ‘partir du connu pour aller vers l’inconnu’. Chaque individu de l’entourage peut éventuellement connaître la personne qui vous sera utile, ou bien l’information dont vous avez besoin."
Comment procéder par la suite ?
"Il faut rester ouvert et avoir constamment à l’esprit que les occasions de se mettre en contact avec d’autres intermédiaires peuvent se présenter à n’importe quel moment. Tout peut être utilisé comme - banalement pour un étudiant - un devoir demandé par un professeur. Ainsi, pour une enquête, par exemple, il ne faut pas oublier que chaque personne interrogée dans ce cadre peut potentiellement devenir un contact déterminant dans l’obtention d’un stage ou d’un emploi. Il faut transformer l’envie de se faire un réseau en obsession. Chaque personne rencontrée peut devenir composante du réseau comme les professeurs, les intervenants professionnels, les anciens employeurs… Vous pouvez ensuite ‘prospecter dans le dur’, c’est-à-dire vous mettre directement en relation avec l’inconnu. Cette démarche est rendue bien plus facile aujourd’hui par les réseaux sociaux. Il est désormais rapide, via LinkedIn par exemple, de retrouver un individu d’une entreprise ou d’un secteur clé pour votre projet professionnel, de voir qui travaille où, qui fait quoi, pour ensuite tenter de trouver un intermédiaire commun parmi vos connaissances."
Quelle attitude adoptée de manière générale ?
"Pour augmenter son réseau de façon exponentielle, il faut développer certains comportements et attitudes vis-à-vis d’autrui. Ainsi, la première caractéristique nécessaire est la curiosité. Il faut être ouvert au monde et à toutes les personnes pour ne pas laisser passer une occasion de saisir le contact qui vous permettrait d’obtenir un bon stage ! Mais, pour chaque rencontre, il faut aussi faire fonctionner sa mémoire. Il s’agit de retenir ce que la personne fait dans la vie, ce qu’elle peut apporter comme savoir, et être capable de faire les connexions avec vos besoins. Il faut aussi et surtout se mettre dans l’idée que l’on est intéressant. C’est difficile dans la société actuelle, qui est relativement peu valorisante, mais vous ne devez pas penser que vous ne pouvez rien apporter. En réalité, chaque personne est utile. Un étudiant a déjà l’expérience de sa vie, et il peut apporter ce qu’il pense, son dynamisme… Cela peut paraître impressionnant, voire insurmontable pour certains, mais la dématérialisation du réseau social à travers internet peut vous permettre de surmonter votre timidité. Seul derrière un écran, votre appréhension devrait être minimisée par rapport à d’autres moyens de contacts. Dernière attitude qui peut porter ses fruits : se faire remarquer de manière positive. Principalement sur les réseaux professionnels comme LinkedIn ou Yatedo, il peut être utile de vous faire remarquer en partageant des contenus intéressants. Il ne faut pas hésiter enfin à participer à des groupes ou des hubs, d’y poster des liens qui vous paraissent dignes d’intérêt. Le partage et la production de contenus - comme à travers un blog - peut vous permettre de vous faire remarquer, et peut-être de recevoir des demandes de personnes intéressées par votre profil. Ainsi, au lieu de courir après les occasions et les contacts, ce sont eux qui viendront à vous !"
Quels autres conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant se constituer un réseau de premier plan ?
"Se tourner vers l’entourage connu, tout d’abord, même celui éloigné, et n’oublier personne, du professeur aux personnes partageant vos hobbies ou vos sports et que vous côtoyez. Ensuite, il faut essayer de reproduire votre ‘vrai réseau’ sur le réseau virtuel : les réseaux sociaux sont alors primordiaux. Il faut utiliser internet comme un outil valorisant, en y laissant des traces. Mais attention aux traces que vous laissez : certaines peuvent être néfastes ! En effet les cabinets de recrutement recherchent les profils et inspectent les photos. Pour se protéger, il faut bien faire la différence entre privé et public sur internet, en ‘protégeant’ ses informations, mais aussi en faisant la distinction entre les réseaux privés et professionnels. A noter enfin que Twitter est un réseau à utiliser avec précaution puisqu’il se trouve entre les deux domaines. Il faut réussir à compartimenter ses visages, mais l’utiliser de préférence pour un statut privé."
Propos recueillis par Claudia Lacave
© Photo/DR
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