Les réseaux sociaux ne sont pas problématiques : ce sont quelques algorithmes, des serveurs qui chauffent et des climatiseurs qui les rafraichissent. Dès lors qu’on les confronte à notre utilisation, notre rapport de dépendance - ou non - à eux, l’intrusion de l’Etat et de la censure dedans, là, un problème apparaît. Il prend tour à tour forme sous la question de l’atteinte à la liberté d’expression, à la collecte et à la vente d’informations, voire son utilisation pour la propagande terroriste…
A l’aune de ces considérations, l’association Révolte-toi Sorbonne (RVTS) a fait débattre ses révoltés, jeudi 10 novembre, au sein de l’amphi II du centre René Cassin, autour d’une motion qui tente de résoudre ces problèmes : nationaliser les réseaux sociaux. L’échange a eu lieu sous la forme d’un débat parlementaire : deux équipes de quatre orateurs, des membres de RVTS et des nouveaux : l’une représentant la positive, le gouvernement ; l’autre défendant la négative, l’opposition.
Oui, il faut nationaliser les réseaux sociaux…
Après avoir défini ce qu’on entend par ‘réseau sociaux’, le gouvernement a défendu sa proposition en deux temps. Tout d’abord en argumentant que cela permettrait de protéger les libertés individuelles, et ainsi protéger contre la marchandisation de nos données personnelles. "L’Etat ne va pas vendre nos données personnelles, une société privée ne se gênera pas", a-t-il été notamment mis en avant. Ensuite, le troisième orateur a démontré que nationaliser les réseaux sociaux permettrait de lutter contre la propagation du terrorisme sur internet et augmenterait l’efficacité de la lutte préventive contre ce dernier. "Le manque de contrôle, c’est 140 comptes de propagande pour Daesh qui se créent chaque jour !"
…Non, il ne faut pas les nationaliser
En face, l’opposition a notamment tenté de souligner les dérives d’un contrôle par l’Etat, invoquant des exemples comme celui de la Chine. Le chef de l’opposition a ainsi affirmé que "le contrôle par l’Etat, c’est le début de la censure !" Après avoir réfuté les arguments du gouvernement, l’opposition développa son propre argumentaire. Elle démontra notamment que nationaliser les réseaux sociaux créera davantage de problèmes qu’il n’en résoudra. "Comment allez-vous payer les frais d’entretien des serveurs ? C’est un gouffre économique votre motion !", a-t-il été ajouté. Cependant, l’opposition a manqué de déjouer l’argumentaire adverse, en privilégiant les considérations économiques aux enjeux liberticides.
La finalité : la nécessité de savoir débattre
L'objet du débat n'est pas de distinguer la vérité : Révolte-toi Sorbonne n'a pas cette prétention. Le projet de l'association étudiante est avant tout la promotion du débat en tant qu'outil naturel et garant évident du progrès et du développement de notre société. Former les étudiants au savoir-faire du débat, c'est les former à la citoyenneté pour les inviter à assumer leur place dans la société, la place qu'il leur revient. C'est pourquoi Révolte-toi Sorbonne a pour unique ambition la formation à la prise de parole à l'oral pour articuler la confrontation d'idées et la fertilité des échanges. Savoir débattre, c'est plus que savoir s'exprimer : c'est assumer son rôle citoyen !
Révolte-toi Sorbonne pour #LeSorbonn@ute
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