Frédéric Vincent a un parcours quelque peu atypique dans le secteur artistique. Attiré très jeune par les arts plastiques, il a débuté son apprentissage, dès le lycée, à l’Ecole Estienne, section Arts Appliqués. Il fait alors d’incroyables rencontres avec des anciens de l’institution, tels que Jérôme Peignot, grand spécialiste de la typographie, et le photographe Robert Doisneau. « Il proposa à une poigné d’élèves de le suivre pour faire des photographies. On apprend énormément au contact de tels artistes ! Mais, suite à mon baccalauréat, les Arts Appliqués ne me tentaient plus : ce que je désirais vraiment, c’était d’être artiste ! », explique Frédéric Vincent, alors âgé de 17 ans.
Les Beaux-Arts, une envie puis une certitude
Ne pouvant présenter le concours d’entrée aux Beaux-Arts de Paris en raison de son âge, il s’inscrit à l’université Paris 8, où il fait notamment la rencontre de l’historien d’art Pascal Bonafoux. « Je me souviens qu’à la fin d’un de ses fameux cours sur l’autoportrait, il me conseilla de passer le concours d’entrée aux Beaux-Arts. Ceci n’était plus devenu une envie seulement mais, grâce aux conseils de mon professeur, une véritable certitude ! » Quelques mois après, il se présente et intègre l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. « En dernière année, avec Cannelle Tanc, nous avons fondé l’espace d’art Immanence, un espace géré par des artistes pour les artistes, plus communément nommé aujourd’hui un ‘artist-run space’. L’envie de créer un tel espace d’exposition résulte des différentes expériences d’accrochage et d’organisation à l’Ensba, même si j’affirme et j’assume une double activité d’artiste-curateur depuis plus longtemps », précise-t-il.
Une double activité menée de front
Frédéric Vincent est ainsi, aujourd’hui, codirecteur de l’espace d’art Immanence. En parallèle, il est chargé de cours de pratiques bidimensionnelles au sein de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. « En 2012, je souhaitais m’inscrire en doctorat, afin d’asseoir et de construire les recherches que j’effectuais sur le sujet des artistes-curateurs. J’en ai fait part à un artiste que j’avais exposé dans les premières années d’Immanence, Yann Toma, qui a eu entre-temps un brillant parcours au sein de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Aujourd’hui professeur des universités, il m’accepta en master 2 afin de me former aux canons académiques universitaires. Suite à cette première année concluante, j’ai été admis en thèse, devenant par la même allocataire de recherche. En accord avec mon directeur de recherche, j’ai décidé d’effectuer une thèse sur le thème ‘L’artiste-curateur. Entre création, diffusion, dispositif et lieux’, en trois ans, que j’ai soutenue en décembre 2016. Aujourd’hui docteur en arts et sciences de l’art et diplômé de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, je suis disposé à faire profiter de mes expériences et double-formation aux étudiants de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. L’enseignement est en effet un objectif ! », détaille-t-il.
La qualité de la formation universitaire artistique
D’ailleurs, au sujet de la formation universitaire, Frédéric Vincent a un avis particulièrement tranché. « Pour beaucoup, la formation universitaire ne semble pas être forcément la plus appropriée pour travailler dans le secteur artistique. Connaissant les deux versants, j’estime que l’apprentissage en école d’art et celui en université sont complémentaires. Il faut cesser de les distinguer ! Certes, il existe des différences notoires, notamment concernant les pratiques artistes mais, aujourd’hui, je conseillerai aux jeunes un double-cursus, université et école d’art. » Et d’ajouter : « L’université apporte des formations utiles pour ceux qui se destinent au commissariat d’exposition, à la scénographie, à la critique d’art, à l’histoire de l’art et d’autres métiers artistiques tels que conservateur, directeur d’établissements culturels… »
De très nombreux projets envisagés
En parallèle de ses différentes activités, Frédéric Vincent porte et envisage de nombreux projets. « J’expose actuellement une série de cyanotypes dans une galerie, à Berlin. Je travaille sur une exposition à Londres et sur différentes publications : une première sur mes dessins depuis 2009, une seconde sur mon exposition lors de ma soutenance de thèse. En tant que curateur, je m’attèle sur une exposition de la jeune artiste de 85 ans Ruth Wolf-Rehfledt, qui est peut-être l’artiste allemande ayant le plus poussé les relations entre texte et image, et qui n’a jamais eu d’exposition personnelle en France. Je travaille aussi sur d’autres expositions, une personnelle de l’artiste Laurent Marissal et une autre sur les carnets d’artistes. Un autre projet est d’emmener mes étudiants, en fin de semestre, à organiser une exposition de leurs propres réalisations. C’est une façon aussi pour eux de valoriser et d’extérioriser leurs pratiques dans un lieu professionnel de l’art ! »
Julien Pompey
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