Originaire de la villa Arson, centre d’art basé à Nice, Cédric Teisseire est un artiste contemporain qui base son travail sur la forme, la couleur et la composition. Sa recherche principale découle de "la déclinaison de la peinture" sur la surface. En outre, il explore et parle d’un "territoire" de la peinture qu’il défie avec différentes techniques picturales. A travers son exposition ‘I’ve got you Under my Skin’, se déroulant jusqu’au 25 octobre 2016 à la galerie Michel Journiac, au Centre Saint Charles, l’artiste revisite le support et la pureté, formes contemporaines, mais aussi quelques thèmes modernistes comme le monochrome et l’abstraction.
Un rapport physique à la peinture
Le travail de Cédric Teisseire interroge la surface de l’œuvre et, plus particulièrement, ce qu’il s’y passe ou peut s’y passer. Avec son propre corps, l’artiste modifie ses supports : il les tord, les plie et observe la réaction qu’offre la peinture. Pour cette exposition, plusieurs œuvres sont présentées de manière sculpturale : en effet, le spectateur ne peut s’empêcher d’être en mouvement. La surface est poncée afin d’altérer le reflet et d’en révéler l’armature, forçant alors le spectateur à se mouvoir pour la découvrir. Au-delà d’une réaction purement humaine, l’œuvre possède également un rapport physique avec l’observateur, par sa lourdeur. L’ouvrage semble figé dans un bobinage continue : son poids force son replie, comme si elle souffrait, comme si cette peau formait un hématome. Coups et blessures ? Voici ce qui trône dans l’exposition de Cédric Teisseire. Quand il n’attaque pas ses plaques d’aluminium à la ponceuse, il plie ces plaques. Volontairement, l’artiste martyrise ces surfaces limpides, puis y forme un ouragan de matière. Des spirales noires apparaissent et un halo bistre envahit le support. A la manière d’une goutte d’eau qui viendrait trahir le calme épais d’un lac, l’action humaine perturbe les couleurs. Au fur et à mesure, l’œuvre évolue, la peinture coule lentement et les hématomes s’agrandissent. La peau s’abime : elle ne cache plus ses blessures, elles qui semblent danser sur cette surface faussement monochrome.
Une expérience contemporaine
A première vue, l’artiste pourrait nous faire croire à une simplicité purement naïve, avec des peintures abstraites et bien rangées. Nous sommes ici entre la plaque et la toile, un support antique affublé par le manteau de l’art contemporain. La peinture est ici prise tout d’abord comme un objet : elle se dégrade, nous offre le spectacle d’une couleur changeante. L’artiste utilise son corps afin de toucher ses œuvres et de les plonger dans un renouveau infini : elles ne sont jamais les mêmes et, comme un être vivant, elles évoluent avec le temps. L’expérience de la fabrication est un enjeu contemporain, devenu tout aussi important que le rendu. L’artiste se doit de traduire son engagement créateur par un résultat attestant de ce dernier. De par ses expérimentations, Cédric Teisseire offre ainsi une entrevue sur un processus de création qui ne marquera pas que ses plaques.
Exposition ‘I’ve got you under my skin’ se déroulant jusqu’au 25 octobre 2016, à la galerie Michel Journiac, au centre Saint-Charles (47 rue des bergers - Paris XVe).
Céliende Lebon pour #LeSorbonnaute
© Crédit / impressionsdateliers.com
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