Le jeudi 2 février 2017 a été lancée la première conférence « E2PME », pour ‘Economie Politique et Management de l’Entrepreneuriat et des PME’. Organisé par l’INEES (International Network in Economics and Entrepreneurship for Science) et le PRISM SEE, en collaboration avec Les Jeudis des Entrepreneurs, cet événement a été animé par Jean-Michel Pottier, vice-président de la CGPME, autour du thème “Le Dialogue Social à la française : Quelles implications pour la gestion des PME”. Un animateur expert en la matière puisqu’il a décidé d’intégrer la Confédération générale, en 1983, afin de donner du poids au dialogue social entre PME et partenaires sociaux.
Le concept du paritarisme en France
Auparavant, Jean-Michel Pottier a occupé de nombreux postes durant sa carrière, de salarié à chef d’entreprise, du secteur du textile publicitaire aux mandats de trésorier de la Chambre de Commerce. Il a donc partagé avec nous son point de vue, son analyse et sa réflexion sur ses différentes expérience, plus particulièrement en terme de négociations avec des partenaires sociaux. L’un des objectifs de cette conférence était en effet, pour les étudiants, de comprendre le rôle des partenaires sociaux et de la gestion paritaire en entreprise.
C’est d’ailleurs avec ce concept que Jean-Michel Pottier a introduit son exposé, présentant tout d’abord sa conception du paritarisme en France. Celle-ci repose sur deux grands éléments : la politique conventionnelle - tant au niveau national interprofessionnel que des branches des entreprises en elles-mêmes - et la gestion paritaire, qui concerne un certain nombre de régimes ou d’organismes. Un point important est porté sur l’autonomie des partenaires sociaux afin de démystifier leurs marges de manœuvre et les limites données à leurs actions. Ainsi, la transparence financière et le respect des valeurs républicaines nous sont rappelés avec, pour exemple, la fin des manifestations contre la Loi Travail organisées par la CGT et Force Ouvrière.
Le déroulement du dialogue social
Le cœur de son discours s’est ensuite articulé sur le dialogue social, qui repose essentiellement sur la Loi Larcher. En référence à l’article L101.1, Jean-Michel Pottier a précisé que cette loi exige la consultation préalable des partenaires sociaux avant tout changement de législation sociale. Un délai de temps est estimé par les négociateurs lançant la démarche, puis s’en suit une procédure de dialogue, voire de négociation, entre PME et partenaires sociaux, s’appuyant sur un document d’orientation que le gouvernement communique. Des auditions parlementaires peuvent alors avoir lieu sous différentes formes, avant une retranscription législative qui finit souvent sur une désillusion, selon notre intervenant aguerri par l’expérience.
Il a poursuivi cette conférence en abordant la gestion paritaire, parfois pure, parfois sous d’autres formes dérivées (tripartite, quadripartite…) et en soulignant le décalage entre rêves et réalité, entre objectifs présentés sur le papier et objectifs constatés dans l’action, entre une gestion paritaire réelle et une gestion paritaire dite ‘de caution’. Le questionnement s’est ainsi porté sur la façon dont on associe aujourd’hui les partenaires sociaux aux entreprises. Cette dernière est-elle la meilleure manière d’avoir des résultats concrets et satisfaisants ? N’y-a-t-il pas de nouvelles solutions possibles au niveau de la formation universitaire ?
La grande importance de l’éthique
Pour conclure, Jean-Michel Pottier n’a pas manqué de rappeler l’importance de l’éthique, et d’évoquer son engouement pour l’intérêt général, deux valeurs sous-jacentes à son mandat de bénévole au sein de la CGPME. Cet engagement, a-t-il affirmé, « est source d’un enrichissement non-pécunier mais humain, d’un enrichissement personnel et d’une ouverture d’esprit, auxquels j’attache une importance dans une société qui prône et qui cultive l’individualisme. » Le mot de la fin souligne de belles perspectives pour les entrepreneurs qui prendront conscience des potentialités de l’action collective, eux qui sont par nature très indépendants et peu syndicalisés.
Célia Defert pour #LeSorbonn@ute
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