Quelle stratégie digitale adopter pour se démarquer en vue d'être recruté sur les réseaux sociaux ?
« Pour être simple et direct, il faut copier les entreprises et adopter la même stratégie initiée par ces groupes. Etudiez leur ‘branding de marque’ et imitez-les, ce qui sera qualifié pour un individu de ‘personal branding’. Cela signifie bien entendu, en premier lieu, de bien choisir les réseaux sociaux à investir. Instagram pour les visuels, YouTube pour la vidéo, Twitter incontournable avec, si possible, quelques Gifs animés dans ses publications (de bonne tonalité dans la sémantique) avec le site gratuit www.giphy.com et en sélectionnant une vidéo de YouTube, libre de droits et sans représentation d’enfants. Pour Facebook, qui représente un critère inversé, il y a un véritable danger pour les candidats du fait de l’exposition de leur publication : cela représente 30 % de risques de ne pas être retenu par le recruteur. Pour les réseaux sociaux professionnels, je conseille de choisir LinkedIn, Viadeo et XING seulement si vous avez des velléités pour l’Allemagne et/ou les pays de l’Est et la Chine avec Wechat, Tuenti pour l’Espagne ou encore Muxi pour le Japon.
Le deuxième point concerne le potentiel redoutable dans le nombre de vos connexions directes. Il faut convaincre le N+1 (vos contacts), d’aimer, de liker, de commenter et/ou de partager votre prose pour atteindre le N+2 (les contacts de vos contacts). Avec 3000 contacts en 2009, le N+2 atteignait près de 2 millions de membres. Ce qui signifie que, si je publie et sollicite un job à l’international et, par exemple, que si 3 % seulement de mes contacts directs reprenaient ma publication, (soit 30 personnes sur les 3000), cela permettra d’atteindre 6 000 destinataires !
Enfin, il faut orienter sa ligne éditoriale pour se rendre intéressant, avant d’être intéressé. Une communication éclectique favorise la diversité d’intérêt des lecteurs et augmente les chances d’être repris par un plus grand nombre. Et n’hésitez-pas à parler de Twitter sur Twitter et de Facebook sur Facebook pour évangéliser, dynamiser vos publications et les diversifier. Faites connaître votre savoir-faire. On démarre avec beaucoup de retweets avant de produire sa curation puis ses propres articles. »
Quels éléments peuvent permettre d'accroître ses chances d'être embauché sur les réseaux sociaux ?
« Plusieurs éléments peuvent faire la différence, comme le visuel qualitatif (photo en externe, léger sourire, lumière, soleil…) et le nombre de contacts, qui deviendra un atout pour la future entité susceptible de vous employer. Par ailleurs, peu le font, mais choisir une bannière en relation avec son futur métier peut faire la différence. Enfin, il faut rester humble (petit monde) et adopter des réflexes logiques, comme le fait de ne pas solliciter le DRH lors d’une réponse à une annonce. »
Comment procéder sur le plan digital si l'on souhaite trouver un poste à l’international ?
« Il faut cibler les RH d’entreprises ETI et institutionnels, s’inscrire sur les réseaux du pays cible ainsi que sur Internations.org (réseau social vertical d’expatriés), et surtout répondre depuis son mobile aux annonces, via l’application LinkedIn Jobs.
Il est impératif, pour trouver un emploi à l’international, de maîtriser la langue de Shakespeare et de tout remplir en anglais (pas en allemand, comme sur XING) sur son profil, en prenant soin de faire vérifier la syntaxe par un natif du pays cible. Comme les Français aiment l’exagération, un vrai professionnel en anglais pourra mettre ‘Bilingue’, et si vous vous débrouillez vraiment bien, indiquez ‘Fluent’. Ne jouez pas les modestes car l’ensemble des acteurs gonfle et valorise leur capacité linguistique. Jouez les modestes sur votre niveau augmente, au contraire, le risque d’être écarté ! Bien entendu, les demandes de connexions devront se faire avec des profils en langues étrangères, des approches dans la langue du pays (modifiez les paramètres du réseau social) et en orientant son carnet d’adresse en conséquence au-delà de nos frontières. »
Un compte LinkedIn bien complet peut-il désormais remplacer le traditionnel CV papier ?
« Absolument pas ! Le CV en deux langues à minima reste une priorité ! Certains éléments ne peuvent figurer sur LinkedIn et vice-versa. Il est possible et légal de mentir par omission sur LinkedIn, mais pas sur un curriculum vitae. Ce réseau social est un complément actif dans une France restée en arrière en mode comportementale pour le CV et la justification des diplômes, et ce jusqu’à l’âge de la retraite. Sinon comment expliquer que, lorsque vous communiquez votre diplôme d’université, l’on vous demande toujours celui du Bac ? Les RH n’ont pas encore suivi. Par conséquent, LinkedIn est une vitrine complémentaire du CV, qui sera comme dans mon cas téléchargeable depuis mon profil LinkedIn.
Le réel avantage du profil LinkedIn est la mise en avant de visuels, de documents (sharepoint), d’articles de votre travail, de vidéos directement cliquables et surtout… les recommandations de grands patrons reconnus dès lors qu’ils ont accepté et compris comment le faire (il est bien de le leur indiquer la procédure lors d’une demande d’endorsment). On croira plus volontiers une personne crédible sur vos travaux que vos propres déclarations. De ce fait, la meilleure publicité de votre profil doit être faite par un tiers de qualité !
La bonne stratégie sur LinkedIn serait de publier et partager des ‘articles’ en sus de vos propres publications (Posts), sorte d’espace blog sur ce réseau, directement visible sur votre profil. Ne positionnez surtout pas d’articles dont vous ne seriez pas l’auteur sur cet espace blog. Souvenez-vous : les articles sont éphémères et se succèdent, contrairement aux ‘Posts’ scotchés à votre profil. Certains pourront être repris par LinkedIn via Pulse (news présentées à l’ouverture du site) et vous donner une sympathique notoriété. Cela m’arrive rarement depuis la mise en place du programme ‘influenceurs’… Cependant, lorsque ma publication a été sélectionnée par LinkedIn, mon millier de lectures pour chaque publication est passé dès lors à 4000 ! Il existe un lien démontrable entre le nombre de vos contacts directs et le nombre de visites sur votre profil, déterminé par la côte de vos publications. Vous pourriez également jouer au chat et à la souris. ‘Souriez, vous êtes cliqués !’, ai-je l’habitude de dire. Si une grande maison recrute, suivez le groupe sur les réseaux sociaux pros, partagez certaines de leurs publications pour montrer votre intérêt et recherchez les profils des dirigeants liés à l’annonce de recrutement pour visiter leur profil.
Que croyez-vous que font ces dirigeants lorsqu’ils se rendent sur leur profil ? Lire les messages et regarder qui les a regardé. Mieux vaut, dans ce cas, être clair sur ses intentions sur son profil car, faute de temps, leur lecture sera furtive et nettement motivée par votre présentation visuelle avant de parcourir le reste. Il faut rapidement dépasser les 500 contacts directs pour vous créditer d’un superbe carnet d’adresses. L’adage ‘il a le bras long’ se transcrit aujourd’hui par un : ‘il ferait un excellent ambassadeur de la marque au regard du nombre de ses contacts, en plus de ses atouts pour l’équipe’. Peu de personnes savent comment connaître le nombre exact de contacts d’un profil au-delà des 500 et pourtant il n’y a rien de plus simple : il suffit de vous rendre sur ses activités et lire le chiffre en haut à droite de l’ouverture de la page du profil. »
Comment développer efficacement son réseau professionnel sur LinkedIn et Twitter ?
« Pourquoi la question biaisée ne comporte pas le leader français des réseaux sociaux professionnels comme Viadeo et/ou Amplement, Splenday, Shapr ? Voire Facebook… Il est utile de diversifier son carnet d’adresses. Les méthodes quantitatives pour accroître son réseau diffèrent selon le support utilisé. Dans tous les cas, un profil rempli, un beau visuel, des publications régulières augmentent le ranking et les chances de grandir. Sur Twitter, un faible public d’initiés a compris l’intérêt de suivre avant d’être suivi et d’associer les autres sur le visuel, surtout lorsque ce dernier les concerne. Pour un professionnel, il faut plus d’un mois pour suivre plus de 5 000 comptes qui, à leur tour, vous suivront dans une plus faible mesure.
Conclusion : il faut donner pour recevoir, et il faut être pro-actif et accepter toutes les demandes de connexion. Le qualitatif est intégré d’office dans le quantitatif. Un compte très suivi sur Twitter donnera envie de le suivre. Et sur Twitter, la curation et les retweets permettent de booster le nombre de ses tweets, plus rare faute de temps. »
L’astuce de Louis Real del Sarte pour Twitter : « Pensez à décrocher la case dans vos réglages (Paramètres) ‘Montrez-moi les meilleurs Tweets en premier’, afin d’éviter une lecture de vos tweets en ordre anté-chronologique. »
Julien Pompey pour #LeSorbonnaute
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