Marion Esteves a, dans la vie, plusieurs passions. Depuis sa plus tendre enfance, par exemple, elle est particulièrement attirée par les objets d’art, les châteaux ou encore les monuments anciens. "J’ai toujours aimé fouiner dans les brocantes, toucher des objets d’un autre temps et pouvoir imaginer l’histoire qui les anime", explique la jeune étudiante qui, après un bac littéraire, option arts, a décidé d’intégrer la bilicence Droit-Histoire de l’art et archéologie de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne."Je voulais initialement devenir commissaire-priseur. Puis, finalement, après plusieurs stages, je me suis rendue compte que ce n’était pas pour moi… En parallèle, le droit prenant de plus en plus le pas sur l’histoire de l’art, j’ai continué en master 1 Droit des affaires, parcours histoire de l’art, toujours à Paris 1 Panthéon-Sorbonne", ajoute-t-elle.
La volonté de créer sa propre société
Un autre attrait voire une volonté de Marion a été de créer, un jour, sa propre société. "J’ai toujours rêvé de pouvoir lancer mon entreprise ! Je trouve cela exceptionnel le fait de créer son travail de ses propres mains. Pour autant, de mon côté, je n’ai pas fait de choix… J’ai en effet eu une idée, je me suis renseignée sur le statut d’étudiant-entrepreneur et je me suis lancée !", souligne-t-elle. Et d’ajouter, dans la foulée : "L’idée m’est venue lors d’un stage au sein d’une galerie d’art. Le patron nous demandait en permanence de suivre beaucoup de ventes en ligne, car il recherchait tels ou tels objets très précis… Et cela prenait énormément de temps !" Marion a ainsi eu l’idée de lancer ‘French Art connection’, un site permettant à un particulier de trouver rapidement un type d’objet très précis qui va passer ou passe en temps réel lors d’une vente aux enchères. Quelques mois après le lancement de cet ambitieux projet, Marion en est désormais à la phase de présentation, notamment à des professionnels du marché, et est à la recherche d’associés. "Ce projet demande beaucoup de temps et d’investissement. Je recherche des personnes de confiance, véritablement intéressées, et souhaitant pleinement s’y investir… C’est loin d’être facile, d’autant que la présentation du projet est le moment fatidique où l’on reçoit autant les avis positifs et encourageants que les critiques ! Je prends bonne note de tout, sans me décourager !", confie-t-elle.
Le choix du statut d’étudiant-entrepreneur
Pour mener à bien son projet, Marion a décidé d’opter pour le statut d’étudiant-entrepreneur proposé par l’université. "Grâce à ce statut, je dispose d’un véritable suivi. Il me permet de rencontrer de nombreux entrepreneurs qui me conseillent, et il y a des cours d’entrepreneuriat. On est encadré et cela est particulièrement rassurant. De plus, avec les autres étudiants-entrepreneurs, on se réunit pour parler de nos projets, de nos avancées, de nos expériences… On s’entraide, on se sent moins démuni et plus confiant ! En-dehors du statut, on apprend beaucoup sur soi aussi. Par exemple, moi qui ne suis pas patiente dans la vie, avec ce projet, j’apprends à l’être !", explique Marion Esteves. La jeune étudiante en droit des affaires tire également plusieurs enseignements de l’université dans le cadre de son projet. "Paris 1 Panthéon-Sorbonne m’a appris la ténacité, le maintien du goût de l’effort. Etant en droit, je n’ai jamais fait de cours d’entrepreneuriat : on apprend surtout à créer son entreprise d’un point de vue juridique. Mais l’université et les professeurs à qui j’en ai parlé m’ont toujours encouragé tout en me rappelant la nécessité de faire passer les études avant tout !"
Le rêve de développer le projet aux Etats-Unis
Même si le statut d’étudiant-entrepreneur est vivement recommandé, il ne permet pas d’éviter ou de contourner toutes les difficultés pouvant se présenter lors du lancement puis du développement de son entreprise. "Il y a beaucoup de difficultés, surtout en étant étudiant. Dans mon cas, au stade dans lequel je suis, je dirai la solitude en tout premier. Je n’ai pas encore d’associés, et il m’est de plus en plus compliqué de devoir tout gérer toute seule. Il y a ensuite la crédibilité : en tant qu’étudiante, hormis les stages, je n’ai pas de véritables expériences professionnelles dans le milieu d’activité convoité. Je pense que cela ferme pas mal de portes ! C’est la raison pour laquelle je sais pertinemment que mon projet prendra plusieurs années pour aboutir, le temps que je me fasse une expérience et un véritable réseau. Mais ça en vaut la peine ! Enfin, comme beaucoup d’entrepreneurs, il y a la question du financement. Ne souhaitant pas emprunter, je préfère convaincre les maisons de vente de participer au projet", détaille Marion. Ces difficultés n’empêchent absolument pas la jeune femme de programmer et d’envisager quelques projets, pour continuer de développer son entreprise. "J’en ai un qui me tient à cœur, et qui est plutôt un rêve : travailler et pouvoir faire avancer ce projet aux Etats-Unis, où le milieu du marché de l’art est beaucoup moins fermé !", souligne Marion, qui espère d’ici là intégrer le master 2 Droit du marché de l’art de Paris 1 Panthéon-Sorbonne afin d’exercer le métier de juriste spécialisée en droit du marché de l’art ou d’experte en assurances spécialisée en objets d’art.
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