Mark Moogalian est ce qu’on appelle couramment un « héros ». Le 21 août 2015, aux environs de 17h45, un coup de feu retentit dans la voiture 12 du Thalys reliant Amsterdam à Paris. Un homme vient de tirer sur un passager, l’atteignant à la gorge. Armé d’un fusil d’assaut avec neuf chargeurs, d’un pistolet automatique et d’un cutter, l’homme s’apprête à commettre un massacre… C’était sans compter sur le courage de plusieurs passagers qui, alertés par l’intervention de Mark Moogalian, parviennent finalement à le désarmer, à le neutraliser et à le ligoter !
Un véritable travail d’équipe
Pour autant, Mark Moogalian ne que qualifie pas de « héros ». « J’ai dû mal à me dire que je suis un héros, parce que je n’ai pas terminé le travail… Certes, je lui ai pris son arme et je me suis éloigné en hurlant ‘I’ve got the gun’ (‘J’ai l’arme’, NDLR). Mais il m’a ensuite tiré dans le dos, je suis tombé et j’ai vraiment cru que j’allais mourir… Il est venu vers moi pour récupérer son AK-47 et, à ce moment-là, je me suis dit que j’avais raté mon coup ! Ce n’est qu’après que j’ai compris que ce coup de feu avait averti d’autres passagers. Ça a été un vrai travail d’équipe ! Je ne sais donc pas si je suis un héros, mais je peux dire qu’on était cinq à réaliser cet acte ensemble ! », explique Mark, qui est resté en contact avec certains passagers. « Nous sommes restés en contact et nous nous sommes revus, le 28 juin dernier, à l’ambassade des Etats-Unis. C’était juste énorme et magnifique », témoigne ému l’universitaire franco-américain.
Une bonne rentrée malgré quelques séquelles
Plus d’un an après, Mark vient de faire sa rentrée à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Professeur d’anglais au sein de Formation Continue Panthéon Sorbonne (FCPS), ce retour à l’université lui a fait grand bien. « Ma rentrée s’est vraiment parfaitement passée. Cette année, c’était vraiment formidable et j’ai de très bons étudiants, comme toujours », souligne-t-il. « Physiquement, je vais bien mieux. J’arrive désormais à me servir de ma main et de mon bras gauche, même si j’ai encore des problèmes. J’ai fait d’importants progrès ! Cette année, je travaille à temps plein, et cela fait beaucoup de bien de retrouver les élèves et les collègues de l’université, qui m’ont apporté un très grand soutien », ajoute Mark Moogalian.
Chevalier de la légion d’honneur
Le 22 septembre dernier, « un an, un mois et un jour après l’évènement », Mark a été fait chevalier de la légion d’honneur par François Hollande. « Il a été un des héros, bien souvent anonymes qui, à un moment, prennent leurs responsabilités face à une horreur qui peut survenir », a alors salué le président de la République. « C’était une cérémonie magnifique, avec également la décoration à mes côtés de Françoise Rudetzki, qui a été victime d’un acte terroriste en 1983 et qui a créé en 1985 ‘SOS Attentats’, la première association de défense des victimes d’acte de terrorisme ! Il y avait beaucoup de monde de la Sorbonne, et le discours du président de la République a vraiment été chaleureux. Cela met ainsi un terme, d’une certaine façon, à cet épisode : je tourne la page même si je continue ma rééducation », souligne Mark, qui a ressenti « un mélange de sentiments lors de cette cérémonie : de la joie, de la tendresse, et de la tristesse… »
Des encouragements émanant du monde entier
Suite à cet événement, Mark Moogalian souhaite maintenant reprendre sa vie normalement, en dispensant notamment ses cours d’anglais. « Un tel événement change une vie ! On y pense et repense chaque jour. Je ‘rejoue’ la scène au quotidien… Il y a des choses comme cela qu’on n’oublie pas. De la même manière, j’ai reçu des messages d’encouragement et de soutien du monde entier. Le témoignage qui m’a le plus touché venait de la femme d’une victime du Bataclan, me disant qu’il était dommage qu’il n’y ait pas plus de gens faisant ce que j’ai fait dans le Thalys… Elle me l’a dit tout simplement, et ça m’a beaucoup touché ! », confie Mark. « Il ne faut pas oublier que j’ai une énorme chance d’être là aujourd’hui, donc je ne vais surtout pas me plaindre », conclut Mark, tout en sobriété et en humilité.
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