Elika, Néda, Victoire et Haciba ont au moins deux points communs : elles sont non seulement étudiantes à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, mais elles constituent également un groupe d’amies passionnées par le cinéma. A tel point que, depuis près d’un an, elles discutent, dans le cadre de l’association Meydane Panthéon-Sorbonne pour mettre en place un festival de projections cinématographiques sur le Moyen-Orient, théâtre malgré lui de tragédies humaines. "Ce projet ne date pas d’hier. Il fallait de l’organisation, de la passion, et nous avons su les trouver avec les filles", explique Elika, étudiante en droit à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Les promotrices du festival proposent alors leur idée au directeur du Studio des Ursulines (Paris 5ème), qui s’est montré très enthousiaste et qui a fini par accepter. "Il a compris notre projet et nous a chaleureusement offert l’opportunité de le concrétiser !", se félicite Elika.
Être les témoins d’une époque
Les multiples, divers et complexes conflits qui se déroulent au Moyen-Orient trouvent forcément écho dans les œuvres littéraires et artistiques. Poètes, écrivains, peintres et cinéastes portent dans leurs œuvres les angoisses humaines, et livrent leurs impressions sur ces évènements tragiques qui bouleversent le destin d’enfants, de femmes et d’hommes. C’est dans ce contexte douloureux que l’idée d’une projection de films a vu le jour. Elle porte alors sur le Moyen-Orient, suivie d’une intervention de réalisateurs et de professeurs. Pour Néda, étudiante en gestion, le festival permet de "découvrir et redécouvrir le cinéma et l’actualité du Moyen-Orient au travers de films encore jamais diffusés en France…"
Une volonté d’éclairer le débat
Mais pourquoi le cinéma ? Pour Haciba, étudiante en droit international, "le cinéma pose des visages sur des chiffres, des histoires personnelles sur des désordres géopolitiques. Il place l'être humain au centre, là où il a déserté des préoccupations politiciennes." De l’œuvre Ceci est un rêve, de Mahmoud Ghafari, traitant des inégalités sociales rongeant la société iranienne en passant par 5 caméras brisées, un document poignant sur l’expropriation des terres en Palestine, nominé aux Oscars et coréalisé par Emad Burnat et Guy Davidi, le festival Orient Audace met la lumière sur les dignités blessées. La présence des réalisateurs mais aussi de sociologues et de professeurs en science politique ajoute à ce festival l’expertise et l’appréciation des intervenants permettant d’éclairer le spectateur sur les questions et les enjeux soulevés par les projections.
Une mise à l’honneur de l’art
Les créatrices de ce festival de cinéma attendent des spectateurs qui ne s’intéressent pas seulement au Moyen-Orient, puisque c’est de la Terre des Hommes dont il est question, pour reprendre Antoine de Saint-Exupéry. "Au-delà de la région du Moyen-Orient, c’est l’art qui est mis à l’honneur", précise Haciba. D’autant plus que l’art agit effectivement comme un trait d’union entre les peuples d’horizons différents. Victoire, quant à elle, espère que les étudiants "seront nombreux afin qu’ils conservent un lien avec la culture". Mettre en avant une acception plus digne de l’Orient à travers ces personnages de films, des femmes et des hommes courageux et résistants, en réunissant un public nombreux et varié, telles sont les ambitions des irrésistibles initiatrices d’Orient Audace.
>>> Orient Audace est organisé par l'Institut Meydane - du 29 février au 4 mars 2016 - Projections cinéma et rencontres au Studio des Ursulines (10, rue des Ursulines - paris 5ème)
Shathil Nawaf Shathil
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