Depuis de très nombreuses années, Soraya Jaber est une grande passionnée de musées. "Depuis toute petite, je baigne dans un milieu scientifique et artistique grâce à mes parents. Ma maman m’a habituée très jeune à arpenter les expositions et les musées, et m’a poussée à opter pour une option Histoire de l’Art au lycée, qui a été décisive dans mon parcours", explique-t-elle. Alors qu’elle envisageait initialement des études scientifiques, Soraya décide finalement de s’orienter vers l’Art, sa véritable passion. Après un bac S, option Histoire de l’Art, elle intègre une licence Histoire de l’Art à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. En parallèle, elle multiplie les expériences professionnelles : caissière à Roland Garros, agent de surveillance aux Arts Décoratifs… Jusqu’au jour où, lors d’une discussion avec son meilleur ami, Thomas Nigro, Microsoft Regional Director et développeur de VLC pour Windows 10, ils réalisent qu’ils ont des compétences complémentaires, et qu’ils sont capables de servir un dessein commun : rendre la culture accessible au plus grand nombre à l’aide des nouvelles technologies. "Après avoir étudié divers rapports, nous nous sommes rendus compte, par exemple, que seulement 10 % de la population française se rend plus d’une fois par an dans un musée… Ce constat alarmant nous a poussé à imaginer des expériences culturelles innovantes", explique la jeune étudiante.
Un concept simple sur le papier, ambitieux dans les faits
Le concept ‘Opuscope’ est ainsi relativement simple dans les faits, mais très ambitieux en réalité. "Il consiste à conquérir un nouveau public et permettre ainsi de générer de nouveaux revenus pour les institutions culturelles, en grande partie dépendantes des subventions, mécénats et autres dons", explique Soraya. Pour concrétiser cette idée, les deux amis décident de miser sur deux technologies : le ‘musée immersif’, en réalité virtuelle, accessible à travers une plateforme centralisant des expositions muséales virtuelles ainsi que des sites archéologiques et des monuments dématérialisés ; et le ‘musée augmenté’, permettant de réinventer l’expérience au sein d’un musée, d’un monument ou encore d’un site culturel, avec la réalité mixte. "Ayant conscience du faible budget des institutions culturelles, nous avons développé une technologie permettant de réduire considérablement les coûts de réalisation d’expositions virtuelles. En fonction des modèles 3D d’œuvres d’art, notre logiciel est en effet capable de générer, de façon automatique, une scénographie adaptée", souligne l’étudiante qui, après quelques mois de maturation du projet, a décidé de « pleinement se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat, estimant qu’il n’y a pas d’échec possible, seulement de l’expérience acquise !"
Un développement rapide et un enchaînement de réussites
Le projet ‘Opuscope’ est ainsi lancé en juillet 2015, et une SAS est créée en février dernier, permettant de débuter la phase de prototypage. Depuis, la société a commencé à travailler avec plusieurs musées, dont le musée des Arts Décoratifs à Paris. "Nous avons également eu la chance d’être la seule startup française sélectionnée par l’accélérateur Hacker Unit, avec 10 autres internationales, pour leur deuxième saison consacrée à la réalité virtuelle, augmentée et mixte. Nous avons aussi remporté le prix City Art Experience du ‘Culturathon 2016’, organisé par la Louvre-Lens Vallée : ceci nous a permis de rejoindre leur incubateur et de commencer à développer notre offre dans leur région. Nous sommes aussi en train d’effectuer notre première levée de fonds, qui va nous permettre d’embaucher plusieurs personnes et de commercialiser notre offre dès cet été", se félicite Soraya. Si Opuscope s’est très rapidement développé, il a également fallu s’organiser, s’adapter et jongler avec les enseignements de l’université. "Le premier semestre a été très difficile car, en plus de ma licence, je travaillais le week-end au musée des Arts Décoratifs et le peu de temps libre était consacré à Opuscope. De plus, je n’avais absolument aucune connaissance en économie, management, finance ni même en gestion d’entreprise… J’ai tout appris ‘sur le tas’, au fur et à mesure du développement du projet et de mes rencontres au sein de l’université et ailleurs. Pour tout cela, le statut d’étudiant entrepreneur est très intéressant sur plusieurs plans, et je le conseille à tout étudiant ayant une idée entrepreneuriale et souhaitant se lancer dans cette belle aventure qu’est le monde de la start-up !"
Plusieurs projets dans divers secteurs d’activité
Plusieurs projets sont désormais envisagés par les deux créateurs d’Opuscope, avec notamment un développement sur le plan de l’éducation, avec quelques établissements pilotes à la rentrée 2016, et des expérimentations holographiques dès cet été, ce qui représenterait tout simplement une première mondiale ! De plus, plusieurs grandes maisons de ventes parisiennes se sont récemment rapprochées de la société. "Je souhaite vraiment, dans un premier temps, emmener Opuscope le plus loin possible ! En janvier 2017, mon année de césure se terminant, je devrais pouvoir finir ma licence à Paris 1 Panthéon-Sorbonne tout en poursuivant la direction d’Opuscope. Et, par la suite, j’aimerais m’orienter vers le management et la gestion d’entreprise, toujours dans cette université", confie Soraya Jaber, qui espère, en attendant, intégrer Pépite heSam en septembre 2016 et passer le D2E, le diplôme d’étudiant entrepreneur.
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