"E-réputation », « cyber réputation » ou « réputation numérique"… Les termes sont nombreux pour désigner le reflet que peut avoir un individu sur internet, c’est-à-dire les informations le concernant qui circulent sur le web. Aujourd’hui, compte-tenu de la place prépondérante qu’occupent les nouvelles technologies dans le monde professionnel, il est indispensable, pour un étudiant comme pour un jeune diplômé, de bien gérer son e-réputation. Mais comment procéder et parvenir aux résultats escomptés ?
1. Réaliser un état des lieux sur Google
Avant toute chose, il est essentiel d’effectuer une recherche sur la base de vos nom et prénom sur Google. Parce que de plus en plus d’employeurs se renseignent sur internet avant d’embaucher, réaliser un audit de tous les contenus accessibles sur la toile, tous média et tous réseaux sociaux confondus, peut s’avérer déterminant. En effet, pour quiconque cherche à obtenir un emploi, il serait maladroit de laisser traîner des photos compromettantes sur Facebook, par exemple, directement accessibles via le moteur de recherche, ou des contenus non mis à jour, susceptibles de faire douter votre éventuel employeur au regard du CV qu’il a sous les yeux.
2. Vérifier ses paramètres de confidentialité
Issus de la Génération Y, les étudiants d’aujourd’hui sont nés avec les nouvelles technologies (les Américains utilisent d’ailleurs l’expression "digital natives") et sont en permanence connectés à une multitude de réseaux sociaux, abonnés à de nombreux forums, pages ou newsletters… Parce qu’il est parfois difficile de faire la part des choses et de savoir à qui l’on s’adresse, il est indispensable de commencer par vérifier vos paramètres de confidentialité dans chaque site ou application que vous utilisez. Cela vous permettra de contrôler la diffusion de vos contenus et de déterminer quels en sont les destinataires.
3. Distinguer son identité numérique pro et perso
La gestion de ses paramètres de confidentialité est nécessaire, mais pas suffisante. Si, jusqu’à présent, les différentes identités constituant un individu étaient cloisonnées, avec l’émergence du web, ces identités cohabitent désormais dans un même espace. De la même manière que vous le feriez dans la réalité, il est conseillé de distinguer vie pro et perso. Cela passe par l’utilisation de pseudonymes, la création de différents profils ou pages visant des publics différents, auxquels pourront tantôt accéder les recruteurs, tantôt les amis ou la famille. Utiliser un pseudo n’enlève rien à la valeur de l’engagement : il faut en effet pouvoir s’exprimer tout en se préservant.
4. Mettre à jour ses profils et ses pages
Afin de préserver son e-réputation, l’un des réflexes à adopter est de constamment mettre à jour ses profils ou ses pages en ligne. Cela témoigne, d’une part, de votre présence sur la toile, et atteste d’un certain dynamisme en ligne, indispensable aujourd’hui. Les mises à jour régulières permettent également d’ôter tout doute quant à votre parcours, lorsqu’un professionnel se renseignera sur vous, par exemple.
5. Être cohérent
Au même titre que dans la réalité, ne pas dire tout et son contraire sur la toile témoigne d’une certaine cohérence de votre personnalité. Mieux encore, avoir une identité numérique compréhensible et correspondant à la réalité favorise la confiance des professionnels et des potentiels recruteurs. La cohérence visuelle est aussi importante : soyez ainsi attentif aux photos qui ressortent à la suite d’une requête à partir de vos nom et prénom.
6. Créer vos propres contenus
Il faut être acteur de sa communication. Pour cela, il est nécessaire de déployer son propre "écosystème web". L’enjeu est d’éviter de subir une communication non-désirée. Pour pallier cet aspect, publiez vous-mêmes vos contenus avec les informations que vous désirez et qui reflèteront l’image que vous souhaitez renvoyer. En effet, lorsque les informations sont maîtrisées, elles peuvent se révéler être un véritable vecteur de promotion de votre profil. Un site internet, par exemple, est une vitrine intéressante, que vous serez le seul à alimenter et qui vous permettra de vous distinguer.
7. Être actif sur les réseaux sociaux
Toujours dans la logique d’être acteur de son e-réputation, votre présence sur les réseaux sociaux peut être déterminante. De la même manière que vous pouvez créer vos propres contenus, n’hésitez pas à partager et repartager des informations, des articles que vous avez lus et qui correspondent à votre secteur d’activité. Ces partages n’intéresseront peut être que quelques-uns de vos contacts, mais contribueront à alimenter le réseau social et à démontrer que vous vous intéressez véritablement au sujet.
8. Être vraiment vigilant
Trop d’internautes se permettent de tenir des propos sur la toile qu’ils n’auraient jamais tenus dans la réalité. Les étudiants, du fait de leur jeune âge, la plupart du temps, sont les premières cibles de cette spontanéité permise par le web. Il est capital de ne pas se laisser absorber par l’effet de groupe, qui est bien souvent démultiplié sur internet. Certains contenus, une fois publiés, sont en effet difficiles à supprimer ou à faire oublier. Notre conseil est donc celui de bien réfléchir avant de cliquer, "liker", commenter ou partager. L’important est d’être toujours conscient que votre identité numérique est le reflet de votre identité réelle.
9. Demander la suppression de contenus si nécessaire
L’e-réputation est essentielle pour les étudiants, leur avenir n’étant pas forcément tracé ! Comme les autres particuliers ou les entreprises, elle peut faire l’objet d’atteintes. Dans ce cas, il est possible de demander, de manière amiable, au site qui a publié le contenu sa suppression. Vous devrez alors expliquer pourquoi ledit contenu nuit à votre réputation, voire à votre vie privée. Si le site en question ne vous a pas répondu de manière satisfaisante ou dans un délai de deux mois, il est possible de s’adresser à la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL). Le recours au juge est, par ailleurs, toujours possible en présence de contenus diffamatoires, par exemple.
10. Effectuer une veille régulière
Au vu de la rapidité des échanges d’informations sur internet, vous devez vous soucier en permanence de l’image que vous renvoyez sur le web. Cela passe par une veille fréquente. Elle se caractérise par un état des lieux que l’on réalise soi-même ou grâce à des outils spécifiques. Par exemple, il est possible de créer gratuitement une alerte sur Google Alertes pour être informé en temps réel des nouvelles publications vous concernant. De la même manière, Social Mention permet de savoir ce qu’il se dit sur le web, mais de manière plus complète. Netvibes, quant à lui, permet de réaliser sa propre veille à partir de certains mots clefs. D’autres outils similaires existent comme Webmii, qui permet de réaliser une veille sur Google, Bing, Facebook et Twitter !
Justine Ampen pour le Sorbonn@ute
Photo / DR
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