Doctorante en histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Nathalie Blais travaille actuellement sur les monuments médiévaux à travers les villes françaises. Ses œuvres photographiques sont composées en toute simplicité : la noirceur et les lumières artificielles. Son questionnement, lui, est plus complexe, et il découle d'une expérience graphique et visuelle prenant vie lors de la prise de vue : quand la création s’affranchit des codes urbains.
"Je me souviens avoir vécu ma première expérience photographique avec un sapin de Noël et un boîtier de l'époque. C'est comme cela que tout a commencé !", se remémore Nathalie. L'année 2004 signe le début d'une ascension lumineuse pour la jeune doctorante : depuis cette révélation, l'artiste questionne l'obscurité et s'applique à dénaturer les lumières que la ville lui offre. Allant de bâtiments touristiques à de simples lumières de jardins, elle réinvente les paysages de cette nébuleuse à travers la technique photographique du ‘light painting’.
Le light painting comme moyen de création
Le light painting, qui peut se traduire par ‘peinture lumineuse’, est une technique de prise de vue photographique. Pour son utilisation, il est nécessaire d’appliquer un temps long d'exposition et être plongé dans un environnement sombre. Ce dernier doit contenir une source lumineuse, permettant de ‘dessiner’ des formes. La photographie qui aboutira de cette manipulation n'est rien d'autre que la trace lumineuse due à l'exposition directe du capteur à une source fortement lumineuse. Picasso fut un grand amateur de cette technique et conçu plusieurs ‘tableaux’ ainsi, avec l'aide du photographe Man Ray. Afin d'arriver à l'aboutissement présenté, Nathalie Blais ne se met pas en scène, à l'instar de son prédécesseur. Elle préfère en effet jouer avec son appareil : elle le retourne, laisse l'objectif en mouvement… Elle ne dessine pas avec une source lumineuse en main, mais utilise son boîtier comme un pinceau. C'est lui qui tourne autour de la lumière.
Altérer et déconstruire l'espace urbain
"La nuit, la ville : mon terrain d’expérimentation. La lumière : mon outil." Toujours à l’affût de la moindre lumière, Nathalie Blais ne flâne jamais innocemment à travers une ville. L'artiste est dans une recherche constante et se questionne sur ce qu'elle pourrait déconstruire à travers son objectif. En effet, sa finalité est de démembrer les images et les paysages figés que nous sommes habitués à contempler sans originalité. Elle réinvente ainsi notre regard sur le monde urbain et tourne en dérision ces lumières qui nous offrent habituellement une vue des bâtiments, de jour comme de nuit.
À travers ses photographies, il est possible de remarquer un juste milieu dans l'utilisation du graphisme et de la photographie. Manuellement, l'artiste déplace son appareil et, à la manière des peintres, se laisse aller à un mouvement frénétique de la main. Ainsi, des "ondes" peuvent apparaître, de longues traînées lumineuses coupent l'obscurité et, surtout, des mélanges flamboyants viennent se poser délicatement à travers une noirceur pesante, créant une confusion électrique, colorée et étincelante.
L'avenir, Nathalie le voit sur grand format. Sa nouvelle série - encore à l'état embryonnaire - allie verdure et lumière, s'attaquant donc à un nouveau cadre : la nature. En attendant la suite de l'aventure, venez laisser parler votre imagination. Ces nouveaux paysages sont ici pour vous faire rêver et offre un libre cours à l'interprétation !
Exposition Urban Light se déroulant jusqu’au 30 octobre au centre Panthéon, Hall Saint-Jacques – 12, place du Panthéon – 75005 Paris
Céliende Lebon pour #LeSorbonnaute
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