Les ministres et les secrétaires d’Etat, français comme étrangers, continuent de se déplacer en nombre à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Après - entre autres - Najat Vallaud-Belkacem, Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian ou encore Matteo Renzi, le Premier ministre italien, c’est Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, qui s’est rendue à l’université, à l’invitation du master Droit du numérique et dans le cadre d’une conférence intitulée "Le projet de loi pour une République numérique", qui s’est déroulée le 4 mai dernier au sein de l’amphithéâtre Descartes.
Une diplômée de l’université au passé controversé
Axelle Lemaire n’est pas étrangère à l’université, bien au contraire ! Après avoir fait des études de lettres modernes puis de science politique à Science Po, elle a décidé de se spécialiser en droit, en intégrant l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, d’abord en licence puis en maîtrise de droit privé. Elle a d’ailleurs débuté son intervention par une petite anecdote relative à ses études et à son parcours universitaire. "Je suis particulièrement honorée que vous soyez fière de mon pédigrée d’ancienne étudiante de l’université… Mais ça n’a pas toujours été le cas ! Je crois que la dernière fois que je suis venue dans cet amphithéâtre, c’était pour faire grève…" Et d’ajouter, toujours sur le ton de l’indiscrétion : "J’ai malheureusement toujours le souvenir douloureux de mes années de scolarité et ce moment où je n’ai pas été acceptée en master à Paris 1 Panthéon-Sorbonne… Je suis parfois un peu dans la lune et, après les examens de juin, j’ai décidé de couper quelques jours puis de remettre de l’ordre dans mes affaires. Je suis alors tombée sur ma copie d’examen… Bien évidemment, je l’ai rapportée à l’administration de l’université, qui n’a jamais voulu me croire. J’ai dû, par conséquent, repasser l’examen, ce qui m’a coûté le fait de ne pas être acceptée en master", s’est remémorée la secrétaire d’Etat au numérique, qui a tout de même décidé de suivre @SorbonneParis1, le compte Twitter de l’université, "sans aucune rancune !"
Une urgence de définir la manière de faire action publique
Sortant tout juste de plusieurs jours de débats et de négociations au sein de l’hémicycle du Sénat, au sujet de son projet de loi, elle a décidé de mettre de côté son discours bien préparé et d’improviser afin de "partager, avec les étudiants, certaines réflexions". Axelle Lemaire a ainsi insisté sur "l’urgence de définir, ensemble, la manière de faire action publique. C’est ce que j’ai voulu faire en allant place de la République, pour observer Nuit Debout, sans porter aucun jugement sur ce qu’il se passait, comme je l’avais fait pour le mouvement Occupy Wall Street, à New York, qui n’était pas pour autant équipé sur le plan numérique… Ce qui me frappe dans Nuit Debout, et la violence qui caractérise ce mouvement aujourd’hui renforce ce constat, c’est la dichotomie entre ceux qui défendent la revendication d’un espace public de débats et ceux qui craignent pour l’ordre public et dénoncent les violences. On a le sentiment qu’il n’y a plus de place pour la réflexion, qui était à la base très prégnante… Ce projet de loi co-construit est ainsi, au niveau du gouvernement, une forme de début de réponse, certes quelque peu expérimentale. Mais j’aimerais que, quand on parle de Nuit Debout, ce soit de cette manière qu’on aborde le sujet !"
Une recherche déconnectée des politiques publiques
Très intéressée par la vision et les travaux menés par les étudiants du master relatifs au numérique, la secrétaire d’Etat a également fait part de sa prise de conscience sur le fait que "la recherche soit déconnectée des politiques publiques. Je l’ai découvert comme un constat d’échec pour la dimension intellectuelle au profit du lobby, de la loi du plus fort et de la subjectivation du débat public. Une des réponses possibles, c’est la transparence, avec cette ambition de renouer les liens avec ceux qui pensent. Je crois que, pour cela, il faut avoir une vision stratégique et savoir décoder le droit. Cela manque terriblement aujourd’hui !"
Axelle Lemaire s’offusque sur un autre point : "Ceux qui pensent la loi et ceux qui l’écrivent sont des personnes de l’administration, qui n’ont pas de lien avec le monde académique… Je trouve que c’est particulièrement problématique ! La co-construction de ce projet de loi a permis d’essayer de renouer quelques liens." Et d’ajouter : "S’il y avait plus de passerelles au moment de la conception de la loi, on réaliserait à quel point l’exercice est difficile ! Il faut, dans le même temps, donner à la loi une prétention de pérennité, de durabilité et de réponse à l’intérêt général. Cela ne peut se faire qu’avec des liens !"
Louis Bertrand pour #LeSorbonn@ute
© Photo / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Service Communication
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