Le statut des stagiaires en France, et plus particulièrement la question de leur rémunération - du moins de leur ‘gratification’ -, suscite de très nombreuses discussions ! Peu payés, parfois mal ‘traités’ ou guère considérés, l’image des stagiaires ne fait pas forcément rêver, et la rémunération minimale obligatoire qui leur est octroyée est bien souvent remise en question…
La société AJStage, spécialisée dans le recrutement de stagiaires, d’alternants et de jeunes diplômés, s’est ainsi intéressée à ce dernier aspect et a réalisé une enquête* nationale sur l’indemnisation des stagiaires, qui a recueilli plus de 2521 réponses pour 4114 stages référencés. "L’objectif de cette étude était d’observer les tendances globales d’indemnisation des stagiaires en France, ainsi que d’établir des montants de référence selon plusieurs critères : le type et le secteur de l’entreprise, la fonction occupée, la formation suivie ou encore la durée du stage", précise AJStage.
Une indemnisation supérieure aux minimas
Aujourd’hui, la loi prévoit, pour les stagiaires, une gratification mensuelle minimale de 554,40 euros par mois. D’un autre côté, il arrive de voir certaines entreprises, comme Google ou Facebook, indemniser leurs stagiaires près de 5000 euros par mois… Selon cette étude, l’indemnisation moyenne des stagiaires s’élève à 698 euros par mois. Parmi les stages références, 14 % d’entre eux sont inférieurs à deux mois et ne sont donc pas indemnisés. En effet, la loi stipule que la gratification de stage n'est obligatoire que si la durée du stage est supérieure à deux mois consécutifs… En-dessous de ce seuil, le versement d'une gratification est facultatif. Les stages de six mois sont ceux les plus proches de la réalité de l’entreprise et du futur emploi que pourrait effectuer le stagiaire. Ces derniers représentent 47 % des stages référencés dans cette étude, et sont indemnisés en moyenne à 855 euros par mois.
Plusieurs inégalités référencées
Cette étude soulève également quelques inégalités d’indemnisation de stage que rencontrent les stagiaires selon leur formation. En effet, à niveau d’étude égal, pour une durée de six mois, la formation des étudiants influe sur le montant de la gratification reçue. Selon l’étude, les stagiaires issus de formations universitaires ont reçu une indemnisation moyenne de 774 euros, contre plus de 850 euros pour les stagiaires issus d'écoles de commerce (892 euros), d’ingénieurs (962 euros) et d’informatique (888 euros). Par ailleurs, il vaut mieux travailler en finance qu’en communication. Le montant des indemnités versées par l’entreprise varie en effet selon les différentes fonctions occupées lors d’un stage, et certaines fonctions sont beaucoup mieux rémunérées que d’autres. Ainsi, un stagiaire dans un grand groupe qui occupe une fonction de communication recevra une indemnisation moyenne de 692 euros par mois alors que, pour une fonction en finance, il recevra en moyenne 1 111 euros par mois. Ce phénomène se retrouve dans tous les types d’entreprises. En effet, selon l’étude, globalement, les stagiaires en finance sont indemnisés 1009 euros par mois contre 508 euros en communication.
Des évolutions parfois surprenantes
Il faut aussi noter que l’ensemble des stages en université a baissé en moyenne et leur indemnisation moyenne globale a augmenté, pour même passer au-dessus de la moyenne globale des écoles de commerce. Cela peut potentiellement s’expliquer par le décret n°2015-1359, du 26 octobre 2015, qui a imposé des quotas au sein des entreprises. Certains étudiants faisant des stages plus courts et généralement moins bien indemnisés ont sans doute dû renoncer, ce qui fait augmenter la moyenne tout en baissant le nombre total. Enfin, alors que l’indemnisation minimale a augmenté sur ces dernières années (+ 100 euros en deux ans), on remarque que la moyenne globale a que légèrement évoluée (+30 euros).
* L’étude a été menée auprès de la base de données des candidats inscrits sur le site internet d’AJstage, soit environ 70 000 personnes, puis relayée sur divers supports. Les répondants sont issus de formations diverses : 44 % viennent d’écoles de commerce, 13 % d’écoles d’ingénieurs, 29 % d’universités et IAE, 5 % d’écoles de communication, 4 % d’IUT/BTS, et 3 % d’écoles d’informatique.
Louis Bertrand pour #LeSorbonn@ute
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