Cyril Le Grix est un metteur en scène et un réalisateur français dont la notoriété n’arrête pas de se développer, suite à un parcours suivi en partie à l’université. Après avoir intégré le Cours Florent durant trois années, de 2001 à 2004, en parallèle d’un DEA de lettres modernes à Paris 4 Paris-Sorbonne, il a décidé de postuler et de rejoindre le master Scénario, Réalisation, Production de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dirigé par Frédéric Sojcher, en 2006-2007. « Je voulais suivre une formation professionnelle permettant de passer à la réalisation cinématographique tout en englobant les aspects de scénario, de l’écriture… Ce passage par l’université m’a aussi permis d’avoir une approche et une réflexion globale sur les métiers du cinéma, que ce soit en terme artistique, philosophique, mais également économique et juridique. De plus, dans le cadre de ce cursus, un concours était organisé avec Arte, avec la possibilité de faire un court-métrage et un documentaire de création. J’ai eu la chance que mes deux projets soient retenus au final, avant d’être réalisés, produits et diffusés par Arte l’année suivante, à l’issue du master », se souvient-il.
Le théâtre, une passion et une vocation
En parallèle de son cursus, Cyril Le Grix a enchaîné plusieurs créations au théâtre, à partir de 2004. « Le théâtre est une véritable passion que j’ai depuis ma petite enfance, étant issu d’une famille d’artistes (peintres, sculpteur, décorateur…). Adolescent, j’ai commencé à suivre mes premiers cours et, très vite, j’ai souhaité devenir metteur en scène, au cinéma ou au théâtre, afin de d’exprimer mon univers et de raconter des histoires », confie Cyril qui, à l’issue du Cours Florent, a mis en scène Le Fanatisme de Voltaire. « Il s’agit d’une pièce assez politique et polémique. Le théâtre est en effet, pour moi, une prise de position, une arme de combat, tout comme pour Voltaire », ajoute-t-il.
Fondateur et directeur artistique de la compagnie La Torche Ardente, il met en scène plusieurs autres pièces : L’Héritier de village (2005) et Les Sincères (2005) de Marivaux, Jeanne et les juges de Thierry Maulnier (2006), Timon d’Athènes de Shakespeare (2007), Dom Juan de Molière (2008-2009, puis tournée européenne en 2011), Le Libre penseur de Strindberg (2009), Brûlons Voltaire de Labiche (2010) ou encore plus récemment Démons de Lars Noren (2015), au théâtre du Lucernaire, à Paris. « Je remonte actuellement Timon d’Athènes de Shakespeare, au Théâtre de la Tempête, à Vincennes, avec 18 artistes sur scène : 15 comédiens et 3 musiciens. C’est un grand projet ! Je suis très heureux de travailler avec la traduction de Jean-Claude Carrière, faite il y a plus de 40 ans pour Peter Brook à l’occasion de l’ouverture du Théâtre des Bouffes du Nord. Le talent de Carrière, écrivain et scénariste de renom au service de Shakespeare, quelle joie pour moi quand théâtre et cinéma se nourrissent l’un l’autre ! », précise Cyril Le Grix, dont la pièce est éligible aux Molières 2017.
Le théâtre, un outil d’introspection et de recherche
Cyril Le Grix est par ailleurs vice-président du Syndicat National des Metteurs en Scène (SNMS), seul syndicat des metteurs en scène en France, qu’ils soient du théâtre privé, du théâtre public ou directeur de compagnie indépendante, fondé en 1944 par Gaston Baty, Louis Jouvet, Charles Dullin, Jacques Copeau, Jacques Rouché et Edward Gordon Craig pour se battre pour le statut d’auteur du metteur en scène et défendre ses droits. « François Truffaut s’est battu au cinéma pour que le metteur en scène soit vraiment reconnu comme un auteur, et non comme un simple technicien. Au théâtre, aujourd’hui, même si le droit du metteur en scène existe dans le code de la Propriété Intellectuelle, il n’est pas systématiquement appliqué, surtout dans le théâtre public, ce qui est un comble ! », explique Cyril. Avant d’ajouter : « Le théâtre est un outil militant pour réfléchir sur l’homme, la nature humaine, pour tenter de se comprendre un peu mieux… Un outil d’introspection et de recherche qui tend de présenter un miroir à la Cité pour amener à la réflexion. Les spectacles que je mets en scène n’affirment pas : ils interrogent ! »
Les réflexions découlant du théâtre et du cinéma
En plus de cette activité pour le théâtre et ces responsabilités, Cyril Le Grix n’a jamais négligé le cinéma. Il a ainsi réalisé plusieurs courts dont La Révolte de la matière, Le Voyage (2007, Agora Films/Arte), un documentaire de création intitulé L’Absente (2008, Agora Films/Arte) ou encore un documentaire sur la mise en scène théâtrale, Les Artisans de L’Ephémère, produit par le SNMS, brossant le portrait d’une dizaine de metteurs en scène d’horizons différents. Enfin, il a récemment terminé, avec Stéphane Marsaudon, l’écriture de son premier long métrage. « Le scénario, basé sur une histoire vraie, est finalisé et a été envoyé à la lecture dans quelques productions qui l’attendaient. Ce que j’apprécie, au théâtre comme au cinéma, c’est la dimension non-immédiate. Ils permettent d’avoir du recul sur les choses et faire naître la réflexion ! »
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