Elena Epure est une travailleuse acharnée. Après un parcours déjà bien abouti, cette étudiante roumaine a décidé de débuter un doctorat à Paris 1 Panthéon-Sorbonne afin de mener des recherches en gestion et analyse de données. En complément de la préparation de sa thèse, Elena joue un rôle de véritable « expert-conseil » auprès de la startup BRAINCITIES, qui a mis en place une plateforme intelligente de gestion de carrières, ayant pour ambition d’améliorer l’efficacité des processus de recrutement.
Une étudiante prédestinée à la voix scientifique
Dès le plus jeune âge, le choix d’un parcours scientifique était une évidence pour cette passionnée de mathématiques et de physique. « Venant d’un pays post-communiste, je devais être pragmatique et choisir une voix qui m’offrirait les meilleures opportunités de carrière. J’ai donc décidé de devenir ingénieure informatique », explique-t-elle. C’est en découvrant les thématiques relatives à l’intelligence artificielle que le parcours d’Elena s’est ensuite précisé. L’étudiante s’est alors profondément investie dans ses études et, lors de son bachelor* à l’université de Bucarest, elle obtient d’ailleurs trois fois une bourse d’excellence.
Le choix de partir à l’étranger pour étudier
Elena Epure a toujours su qu’elle voulait étudier à l’étranger. C’est dans cette optique qu’elle a choisi de réaliser son master en informatique des organisations (« Business Informatics ») à l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas, classée 13ème meilleure université d’Europe en 2014**. « Cela m’a permis de comprendre comment la technologie est mise à profit en entreprise ». Ce séjour n’a pas été de tout repos pour Elena, qui devait étudier en anglais, mais l’expérience a été pour elle plus qu’enrichissante. « Nous étions un groupe composé d’étudiants de différentes nationalités. Pour chaque classe, nous travaillions avec des entreprises, des consultants, et nous réalisions de nombreux projets », précise-t-elle.
Appréhender l’intelligence artificielle
C’est au moment du choix de son projet de master que l’un de ses professeurs lui parle de l’opportunité de travailler avec le CRI (Centre de Recherche en Informatique) de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Une opportunité correspondant bien à son désir de faire de la recherche et d’appréhender l’intelligence artificielle sous un angle technique plutôt que de se focaliser sur ses aspects commerciaux. Elena s’est alors penchée sur les problématiques de fouilles d’intentions (« Intention mining »), qui consiste à modéliser le comportement des utilisateurs d’un système d’information à partir des traces numériques laissées par leurs actions ou leurs interactions avec le système. L’objectif est de développer des technologies intelligentes en mesure d’anticiper les attentes des utilisateurs, afin de fournir des réponses adaptées aux usages observés.
Des hésitations à quitter le circuit universitaire
Au terme de ses recherches, l’étudiante a publié un article, présenté lors d’une conférence réputée. Les chercheurs l’encadrant lui proposent alors de commencer un doctorat à Utrecht ou à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Même face à cette opportunité, Elena, qui avait déjà été formatrice à temps partiel pour Microsoft Academy et développeuse en informatique pour d’autres entreprises, n’était pas certaine de vouloir continuer sur les bancs de l’université. Elena a même été recrutée par une entreprise néerlandaise. Malgré de très bons retours, l’étudiante se rend compte qu’elle a besoin de consolider et compléter son bagage informatique. « J’aurais pu acquérir cette connaissance au sein de l’entreprise, mais le rythme d’apprentissage aurait été plus lent. C’est là que j’ai décidé de commencer un doctorat. Finalement, je ne regrette pas mon choix et je respecte énormément mes encadrants : ce sont des personnes extraordinaires ! » Elena souhaite mettre à profit tout ce qu’elle apprend dans le cadre de son doctorat pour explorer l’« intention mining », avec différents types de données, diverses organisations, et dans de nombreux domaines tels que la santé, les technologies de l’information et les sciences humaines.
Signature du premier contrat de « doctorant conseil »
C’est la première fois, depuis la création de ce dispositif, que Paris 1 Panthéon-Sorbonne établit une convention de doctorant conseil, qui permet à Elena de travailler pendant 32 jours par an au sein d’une entreprise, en complément de ses activités de recherche. C’est auprès de la startup BRAINCITIES qu’elle a décidé de jouer ce rôle d’expert-conseil. Cette startup développe une plateforme de gestion de carrière intégrant un système de mise en correspondance (« matching ») des profils candidats avec les entreprises membres et un outil polyvalent d’évaluation des compétences. BRAINCITIES a pour vocation de simplifier la relation entre les recruteurs et les candidats. La startup a fait appel aux compétences d’Elena pour l’aider à concevoir de nouveaux algorithmes, qui sont la base de l’intelligence de la plateforme. Les travaux qu’effectue la doctorante sont également utiles à la collecte de données, et constituent une expérience pour le développement du projet scientifique de la doctorante.
Un avenir prometteur
Elena Epure ne manque pas d’ambition quant à l’avenir. Elle fait également partie du programme « Women Techmakers » de Google qui crée une communauté, offre une visibilité et fournit des ressources aux femmes dans le domaine de la technologie. « Mon souhait le plus cher est d’utiliser la technologie comme un moyen, et non comme une fin. En tant que chercheuse, informaticienne et ingénieure, je souhaite résoudre des problèmes dans les domaines où des avancées technologiques n’ont pas encore eu lieu ou ne sont pas encore abouties », conclut Elena Epure.
*Equivalent d’une licence en France, mais se déroulant sur quatre ans
**The 2014 Academic Ranking of World Universities conducted by Shanghai University ranks Utrecht University as #1 in the Netherlands, #13 in Europe and #57 in the world.
Justine Ampen
© Photo/DR
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