Les préjugés sont parfois bien tenaces. Selon les deux-tiers des Européens, les femmes n’auraient ainsi pas les capacités pour « devenir des scientifiques de haut niveau ». Et, selon une enquête réalisée par l’institut français OpinionWay pour la fondation L’Oréal, menée en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne, en France et en Italie, les femmes sont quasiment aussi nombreuses (66 %) que les hommes (67 %) à penser qu’il leur manque au moins une qualité pour prétendre réussir en sciences…
Mais que manque-t-il donc aux femmes pour parvenir à être des scientifiques de haut niveau ? Réponse : la confiance en soi pour 25 % des personnes sondées, le réseau professionnel (21 %), l’esprit de compétition (19 %), l’ambition (15 %) et l’intérêt pour les sciences (12 %). On peut aussi ajouter que 11 % des Européens pensent qu’elles manquent de persévérance, 9 % d’esprit rationnel, 8 % d’esprit pratique, 7 % de capacité scientifique…
Soutenir et mettre en lumière
Pour remédier à tous ces clichés, L’Oréal et la Commission française de l’UNESCO ont récemment organisé une grande cérémonie pour soutenir 20 jeunes chercheuses dans leurs travaux de recherche, et les mettre en lumière devant leurs pairs et le grand public. Cette remise de bourses nationales s’est faite en présence de personnalités issues de grandes institutions scientifiques, universitaires et de directeurs scientifiques de grands groupes industriels français. « Tisser des liens dans la communauté scientifique, avoir l’opportunité de présenter ses travaux et ses projets de recherche à des scientifiques, est une occasion unique de développement que nous voulions absolument renforcer cette année pour les boursières », explique Isabel Marey-Semper, directrice générale de la Fondation L’Oréal.
Les 20 jeunes femmes scientifiques récompensées exercent dans quatre grands domaines : les sciences de l’ingénieur et technologiques, les sciences de la matière, les sciences formelles et les sciences du vivant et de l’environnement. Elles ont été choisies parmi plus de 821 candidates par un jury indépendant composé de sept scientifiques de renom, qui ont tenu à récompenser l’excellence scientifique, des travaux de recherche novateurs, ainsi que la capacité de ces boursières à transmettre leur passion pour la science aux générations futures. Lydie Dussol, jeune doctorante de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, figure ainsi parmi ces brillantes lauréates.
Comprendre les liens entre les Mayas et leur environnement
Depuis la redécouverte des ruines des cités mayas au XIXème siècle, les mystères de la civilisation Maya restent entiers. Quelles étaient les stratégies de subsistance, et la gestion des espaces forestiers ? Dans le laboratoire Archéologie des Amériques, Lydie Dussol a décidé d’étudier les charbons de bois archéologiques (type d’essence, collecte, observation microscopique…) pour définir les relations entre les sociétés Mayas et leur environnement forestier durant la période classique (1er millénaire après J.-C.) sur le site de Naachtun, au Guatemala. « J’ai toujours adoré le matériau bois. Et mes recherches réunissent aussi mes centres d’intérêts : l’histoire, l’archéologie, l’anthropologie, la biologie, l’ethnoécologie, la botanique », explique Lydie Dussol. Si l’étude est concluante, la jeune doctorante pourra constituer un modèle pour d’autres sites. Reconstituer ces modes de gestion s’avère d’autant plus intéressant qu’à l’heure actuelle, les zones tropicales constituent un enjeu économique et écologique très important pour l’avenir de l’humanité.
Louis Bertrand
© Photo/DR
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