Gauthier Grumier est un grand champion faisant preuve d’énormément d’humilité et se montrant tout particulièrement discret. Pour preuve : il préfère largement parler de sa discipline, l’épée, qu’il pratique depuis l’âge de 3 ans, plutôt que d’aborder sa personnalité. Pourtant, son palmarès permet de mesurer le pédigrée de cet escrimeur de nombreuses fois titré : quatre médailles d’or aux championnats de France, cinq aux championnats d’Europe, et neuf fois médaillés aux championnats du monde, dont cinq fois en or ! Surtout, lors des JO de Rio, il a fini par décrocher l’or olympique en équipe, aux côtés de Yannick Borel, Daniel Jerent et Jean-Michel Luceney, après avoir remporté la médaille de bronze en individuel. « Je suis très fier de tous mes titres, mais il est vraie qu’une médaille olympique n’a pas la même valeur… Les JO, cela a une telle dimension, surtout après l’immense déception connue aux JO de Londres, en 2012, avec mon élimination dès le 1er tour ! », explique le n°1 mondial en épée en 2015 et en 2016.
Des médailles effaçant un douloureux souvenir
Lors des Jeux olympiques de Rio, il se savait tout particulièrement surveiller. « Avec cette étiquette de n°1 mondial bien affiché, j’étais clairement l’homme à battre… », confie-t-il aujourd’hui. Pour autant, tirant les enseignements des olympiades londoniennes, Gauthier s’était préparé à toutes les possibilités. Ainsi, malgré sa défaite en demi-finales face au redoutable Hongrois Geza Imre, il a su très rapidement se remobiliser pour se hisser sur la troisième marche du podium, en remportant la ‘petite finale’. « J’avais envisagé différents scénarii pour ne pas sortir de ma compétition. J’ai choisi le plus possible, en m’isolant pour me reconcentrer et me remobiliser le plus rapidement possible. Je me suis mis dans ma bulle, et j’ai vraiment préparé ce match pour la médaille de bronze comme s’il s’agissait de la grande finale », explique-t-il. « Ce n’est clairement pas la couleur que j’espérais, mais j’en suis très satisfait. J’ai quand même gagné la petite finale, et c’est cela que je retiendrais, avec l’immense émotion que j’ai ressentie tout au long de la journée ! », ajoute-t-il. Quelques heures après cette première médaille tant attendue, effaçant le douloureux souvenir de Londres, Gauthier décrochait l’or olympique par équipe !
Une voie tracée par son père, maître d’armes
Avant d’arriver aux sommets olympiques, Gauthier Grumier a fait le choix de s’élancer dans la discipline de l’épée… par défaut ! « Je suis devenu épéiste un peu par hasard. Les clubs d’escrime présentent en effet des spécialités, en raison du budget que cela peut représenter. Le club dans lequel j’ai fait mes débuts, dès l’âge de 3 ans, le Cercle d’escrime de Nevers, avait pour spécialité l’épée. Si j’avais débuté ailleurs, je serais peut-être devenu sabreur ou fleurettiste. Mais, au final, je n’ai jamais essayé autre chose que l’épée, qui correspond bien à mon tempérament. Pour être bon à l’épée, il faut aimer jouer, c’est le jeu du chat et de la souris. Il est nécessaire d’aimer tendre des pièces, décoder tout ce qui se passe en face… », explique Gauthier qui, en-dehors de l’épée, se montre plutôt discret, introverti et n’aime absolument pas parler de lui… Il a ainsi pleinement suivi la voie tracé par son père, maître d’armes !
La nécessité de trancher entre l’archéologie et l’épée
Des choix, Gauthier a dû en faire par le passé, et sa plus forte passion a tranché. « J’ai suivi pendant deux ans les cours à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en licence histoire des arts et archéologie car, quand j’étais petit, j’avais une vraie passion pour cette discipline. Je ne disposais pas forcément d’aménagements particuliers, mais j’avais un emploi du temps qui me permettait d’aller à l’université le matin, et à l’entraînement en fin de journée. Mais, à un moment donné, mon autre passion, l’épée, a été plus forte : je souhaitais totalement me diriger vers une carrière d’athlète sportif de haut niveau. De ce fait, je me suis réorienté vers une licence STAPS, avec un changement d’université, en parallèle de l’INSEP, l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance. J’ai ainsi obtenu ma licence en 2009, puis différents diplômes d’Etat en escrime ainsi que le professorat de sport, en 2011 », détaille-t-il.
Suite aux derniers Jeux et à ses deux médailles obtenues, Gauthier souhaite désormais mettre un terme à sa carrière sportive, et intégrer le staff technique de la Fédération Française d’Escrime. « Je pense que j’ai fait mon temps… J’ai envie de passer à autre chose, sans pour autant quitter le milieu que j’ai quasiment toujours fréquenté. De ce fait, depuis la rentrée, je suis en train de me former à mon futur métier : entraîneur national ! », souligne avec envie et volonté Gauthier.
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© Crédit / Fédération Française d’Escrime (FFE) - Augusto Bizzi
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