Comme des milliers d’étudiants, Iman, 20 ans, et Midya, 23 ans, ont fait leur rentrée à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, la semaine passée. Evénement banal en cette première quinzaine de septembre, pourrait-on croire. Mais, pour ces deux cousines syriennes, investir les bancs de la Sorbonne s’est révélé avoir un goût tout particulier. Un goût de réussite, de fierté, mais également de soulagement. Car la route fut bien longue pour ces étudiantes parties de Syrie avec leurs familles dans l’objectif de trouver refuge en France, il y a respectivement un et deux ans.
La très longue route jusqu’à l’université
"Nos premiers moments en France ont été assez difficiles, surtout parce que nous ne parlions pas du tout la langue…" Midya, arrivée en 2014, et Iman, en 2015, avaient tout à apprendre du français. "Heureusement, nous parlions anglais ! Cela nous a beaucoup aidées à nous faire comprendre dans les premiers temps", se souvient Iman. "Très vite, nous nous sommes dits que nous voulions apprendre la langue pour pouvoir bien s’intégrer dans la société française", ajoute-t-elle. Et c’est à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne qu’Iman a vu son souhait être exaucé. Après plusieurs semaines de démarches, de dossiers à envoyer et surtout d’attente, elle a finalement été sélectionnée pour intégrer, à partir de janvier 2016, un programme d’apprentissage du français destiné aux étudiants réfugiés.
La difficile apprentissage du français
De son côté, Midya a appris le français toute seule. "J’ai démarré au niveau A1, c’est-à-dire le plus bas. Mais je savais qu’il fallait que je progresse pour ensuite pouvoir étudier à l’université !", explique-t-elle. Pendant quatre mois, les deux cousines ont ainsi travaillé leur français de façon intensive. De quoi gravir rapidement les échelons : niveau A2, tout d’abord, puis, un peu plus tard, le fameux niveau B1. Autant dire le Graal, puisqu’il s’agissait du niveau requis pour intégrer l’université. "J’ai énormément travaillé, avec des livres surtout, mais je regardais aussi beaucoup de vidéos. Les verbes du 3ème groupe, par exemple, était vraiment très compliqué !", s’amuse aujourd’hui Midya. Iman, de son côté, préparait l’échéance la plus importante de son année : l’examen de mai, qui devait lui permettre d’intégrer ou non l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne à la rentrée. "J’ai obtenu 83,5 % de réussite au test. Ça voulait dire… FAVORABLE !", s’exclame-t-elle, encore émue par son résultat positif.
"Très chanceuses de pouvoir étudier à la Sorbonne"
Résultats prometteurs, très bonne maîtrise du français : grâce à leurs efforts et à leur travail, Iman et Midya ont toutes les deux été admises en licence 1 de mathématiques et d’informatique pour la rentrée 2016/2017. Elles ont ainsi débuté, il y a quelques semaines, leur première année d’études à la Sorbonne. Malgré tout, les deux jeunes filles ne regardent pas les mois à venir sans une pointe d’appréhension. "Je suis stressée depuis plusieurs semaines à l’idée de commencer mes études en septembre… Surtout, au niveau de la langue, j’ai peur de ne parfois pas tout comprendre et de faire des fautes quand j’écris… ", confie Iman. Pas de quoi néanmoins entraver la motivation des deux cousines. "Nous savons que nous sommes très chanceuses de pouvoir étudier à la Sorbonne, dans cette célèbre université. Nous allons continuer à beaucoup apprendre !", affirme Midya. Pleines d’ambitions quant à leur avenir, elles souhaiteraient pouvoir effectuer tout leur cursus universitaire en France mais également, à l’issu de leurs études, y travailler. "Plus tard, nous voudrions intégrer le monde de l’entreprise. En tout cas, nous ferons tout pour y arriver !", conclut Iman.
Juliette Benezit pour #LeSorbonnaute
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