Jacques Boussuge, c’est un mélange de motivation, de détermination et d’ambitions. Un subtil mélange qui lui a permis d’atteindre les sommets du rugby, mais aussi de se relever de plusieurs blessures et de quelques déceptions… Il a ainsi débuté dans le monde de l’ovalie, enfant, au SCUF (Sportif Club Universitaire de France), avant de rejoindre le PUC (Paris Université Club), avec qui il décroche le titre de champion de France de Fédéral 2, il y a près de dix ans.
Plusieurs titres de champion avant la déception
En 2005, Jacques signe avec le Montpellier Hérault Rugby, et débute une carrière pro, même s’il poursuit ses études à Sup de Co Montpellier, après avoir obtenu une licence Education et Motricité. Triple champion de France universitaire, de 2006 à 2008, il intègre rapidement l’équipe de France des -21 ans, remporte le Tournoi des VI Nations (3 sélections et 3 essais) et devient surtout Champion du monde avec les Bleuets (2 sélections et 1 essai durant la compétition). Il multiplie aussi les essais au sein de l’équipe de France de rugby à sept (13 sélections), alignant et enchaînant les compétitions de haut niveau de Dubaï à Wellington, en passant par Singapour, Hong Kong, Los Angeles, Londres… En 2008, la progression fulgurante se poursuit avec un titre de champion de France espoir avec Montpellier. Jacques fait alors partie de la ‘Génération dorée’ de Montpellier, avec les Picamoles, Ouedraogo, Trinh-Duc et autre Tomas. "Mais, au moment où j’aurais dû enchaîner les matchs avec eux, je me suis gravement blessé au genou, avec un arrêt obligé durant 18 mois… ", précise l’ailier aux qualités athlétiques peu communes. Conséquence : alors que ses fameux coéquipiers deviennent les "4 Fantastiques" très médiatiques, le joueur prometteur apprend subitement que son contrat n’est pas renouvelé…
Le retour de la motivation et des ambitions
Après un mois de chômage, il passe un test avec l’équipe anglaise de Bath, avec laquelle il s’engage finalement. Malgré une nouvelle blessure dès son arrivée, il parvient à s’imposer et à jouer dans le XV anglais durant la deuxième partie de saison. Il progresse techniquement et physiquement, en côtoyant des joueurs de talent tels que l’actuel clermontois Nick Abendanon. "Le fonctionnement anglais est très différent : les entraînements sont beaucoup plus axés sur le travail et la méritocratie. Plus tu t’entraînes, plus tu as de chances de jouer le week-end. Au niveau de la préparation physique, ils ont également beaucoup d’avance malgré leurs petits moyens", analyse Jacques. "Ça a été une expérience très enrichissante. J’aurais pu rester mais je souhaitais m’imposer dans le championnat français, le Top 14", ajoute-t-il. L’ailier revient alors en France, et s’engage avec le CA Brive Corrèze. En deux ans, il dispute une trentaine de matchs avec plusieurs essais marqués à la clé avant de passer une nouvelle saison blanche, suite à une rupture des ligaments croisés du genou gauche…
Prise de conscience et reprise d’études
A force de détermination et de rééducation, il retrouve en 2014 son niveau et un club : le Biarritz Olympique, qui évolue actuellement en Pro D2, la deuxième division française. Surtout, Jacques vient de reprendre ses études, non pas dans le Pays Basque, mais à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, par l’intermédiaire du CAVEJ (Centre Audiovisuel d’Etudes Juridiques). "J’ai décidé de reprendre mes études pour préparer l’après-rugby et ma reconversion sportive. J’envisage en effet de me lancer dans une carrière d’avocat, ou de créer mon entreprise. Car rugbyman est un métier très dur et tellement précaire qu’il faut penser et anticiper l’après. Du jour au lendemain, tout peut basculer, d’autant que j’ai accumulé les grosses blessures depuis le début de ma carrière… La vie ne s’arrête pas au rugby, et de plus en plus de joueurs approchant la trentaine s’interrogent et en prennent conscience", souligne Jacques. Une prise de conscience qui s’est traduite, dans un premier temps, pour lui, par la création d’une application mobile de recherche d’emploi géolocalisée, baptisée ‘Linktomyjob’, l’année passée.
Une préparation à la reconversion nécessitant des adaptations
Jacques a décidé de s’inscrire et de suivre un master Droit des affaires au CAVEJ, avec un étalement des enseignements sur quatre ans."Je voulais absolument faire du droit ! Je me suis donc renseigné sur les différents organismes universitaires en la matière. J’ai ainsi découvert le CAVEJ, qui propose notamment une formule me convenant parfaitement d’un point de vue de l’organisation. J’en suis vraiment content : elle me permet d’avoir des supports audio, des cours, et de m’organiser en fonction de mes entraînements. Pour autant, j’ai pris la décision de répartir le cursus sur quatre ans. Sinon, je craignais que, malgré une bonne organisation et beaucoup de motivation, cela nécessite trop de travail", explique le rugbyman professionnel. Sa journée-type débute ainsi à 8h, avec l’entraînement et les différentes préparations s’étalant jusqu’à 16h, avant de se remettre à travailler, une fois sa journée sportive terminée. "Il est nécessaire avoir de la rigueur, constamment, et de bien s’organiser", confie Jacques, qui avoue avoir "quantité de projets actuellement en tête, qui se concrétiseront une fois que je serais diplômé !"
Julien Pompey
© Photo / Biarritz Olympique
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