Les dirigeants d’entreprise sont de plus en plus intéressés par les réseaux sociaux. Quelles sont les raisons expliquant cette tendance de fond ?
"Les dirigeants d’entreprise sont tout d’abord intéressés par effet de curiosité, ensuite parce qu’on y découvre de véritables avantages ! Pendant de nombreuses années, la plupart des gens ont créé leur profil LinkedIn ou Viadeo sans aucun projet précis en tête. Aujourd’hui, les entreprises ont emboité le pas et encouragent leurs salariés à s’y mettre, parce qu’elles commencent à trouver dans les réseaux sociaux la réponse à des enjeux importants. Les réseaux sociaux professionnels ont notamment changé la donne en pouvant identifier très rapidement un contact possible, d’autres concurrents, des informations complémentaires, de l’actualité,… J’ai vu des personnes à la recherche d’un emploi se faire recommander en quelques minutes sur LinkedIn !"
Vous parlez notamment de LinkedIn. En quoi et pourquoi ce réseau social peut-il intéresser les étudiants ?
"LinkedIn peut vous faire gagner des heures de recherche et même changer votre vie si vous y trouvez le contact ou l’info qu’il vous faut. Ce réseau social centralise un volume très important d’offres d’emplois. Vous pouvez postuler en quelques clics, identifier des personnes étant passées par votre université et qui sont déjà en poste au sein d’une entreprise qui vous intéresse… C’est pratique pour tâter le terrain, savoir s’il y a des opportunités ou comment gagner des points lors de l’entretien d’embauche. Si un stage à l’international vous intéresse, par exemple, vous pouvez trouver en quelques minutes des contacts dans n’importe quel pays. Enfin, pour les étudiants qui voudraient se lancer dans la création d’entreprise, LinkedIn peut aider à faire sa veille et à trouver des partenaires, des fournisseurs, des influenceurs ou encore de futurs clients. La contrepartie de cette information facilement disponible est que les gens sont davantage sollicités : il faut savoir capter l’attention si on veut une réponse !"
Selon vous, quels sont aujourd’hui les réseaux sociaux indispensables pour les étudiants et les diplômés cherchant un emploi, un stage voire une alternance ?
"Personnellement, j’encourage à créer une fiche profil sur plusieurs sites et réseaux sociaux connus, à commencer par LinkedIn, Twitter et Viadeo. Puis, pourquoi pas, Pinterest et d’autres réseaux sociaux. Cela permet de ‘réserver son nom’, de personnaliser la fiche avec l’url idéale et d’éviter des confusions avec des homonymes. Avoir une fiche sur 4 ou 5 sites avec une forte autorité pour Google permet aussi de se positionner en première page lors d’une requête sur son nom, sur le moteur de recherche."
Les professionnels s’y connaissent de mieux en mieux au niveau des réseaux sociaux. Est-ce que cela change leur approche vis à vis des profils étudiants ?
"Il est certain que l’e-réputation prend une place grandissante. Taper sur Google ou LinkedIn le nom du candidat devient un réflexe immédiat dans certains secteurs d’activité. Un candidat pour un poste orienté communication/marketing doit évidemment avoir une fiche profil de qualité, avec une photo correcte, un parcours qui valorise certains points et un réseau de contacts qui dépasse le cercle des copains. On pourrait croire que c’est moins critique pour un soudeur ou un vendeur en magasin… Pourtant, tout le monde a intérêt à profiter de la visibilité des réseaux sociaux pour valoriser son activité. Montrer qu’on est capable de communiquer avec un texte intelligent et sans faute d’orthographe, qu’on sait publier un portrait vidéo ou qu’on a 400 contacts professionnels peut tout à fait rassurer ou intéresser un recruteur dans beaucoup de domaines. Pour résumer : il faut commencer par mettre une photo correcte. Ensuite, décrivez vos expériences et compétences en expliquant en quelques mots l’intérêt de votre profil pour l’entreprise qui vous fera confiance. Pensez à écrire avec du ‘vous’ plutôt que du ‘moi, je’. Enfin, utilisez les éléments multimédias si vous pouvez les ajouter dans votre fiche profil."
Comment se montrer innovant en matière de curriculum vitae ?
"Il est possible d’innover en intégrant le digital à son CV. On peut également ajouter, sur son curriculum vitae, un cadre intitulé ‘Pourquoi moi ?’, soit 5 à 10 lignes parlant de soi. Dans ce cas, le candidat va expliquer la démarche de sa candidature, ses attentes, ses objectifs… Cela donne l’occasion au candidat de prouver et de convaincre. L’innovation peut également passer par les détails relatifs aux loisirs, qui sont de plus en plus importants aujourd’hui car les candidats, pour un même poste, finissent par se ressembler sur le cursus vécu. L’idée est de créer un lien avec l’interlocuteur pour déclencher le coup de cœur ! Enfin, dans la partie langue, il ne faut pas hésiter à préciser les séjours effectués à l’étranger : cela peut aussi créer des affinités !"
Quelles sont, selon vous, les compétences les plus recherchées par les dirigeants d’entreprise sur les réseaux sociaux professionnels ?
"Les profils les plus recherchés tournent souvent autour des technologies : web, logiciel, marketing sur internet… Le monde bascule sur le numérique et quiconque ayant des aptitudes autour d’internet et des technologies a tout intérêt à les valoriser dans son CV et sa façon de communiquer."
Justement, est-ce que les métiers liés au numérique et aux réseaux sociaux sont des métiers qui ont de l’avenir dans les entreprises ?
"Oui, mais ils obligent à se former en continu car les outils, les sites ou les technologies évoluent très vite. Des sociétés comme Google, Facebook, Apple ou LinkedIn font évoluer quotidiennement leurs services, leurs régies publicitaires ou leurs algorithmes. Une technologie ou une stratégie marketing géniale, mise en place il y a un ou deux ans, peut devenir obsolète l’été suivant à cause d’un changement dans l’écosystème. Malgré tout, ce qui est certain, c’est que les entreprises auront besoin de diplômés autour de la communication, la réalité virtuelle, la mobilité, la robotique ou encore les objets connectés."
Charline Massari pour #LeSorbonnaute
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