Comment un étudiant ou un jeune diplômé peut-il se démarquer au moment de se lancer sur le marché de l'emploi ?
"Beaucoup de formations et d’écoles enseignent aujourd’hui les mêmes matières et, à quelques exceptions près, pour les établissements et les cursus prestigieux, le niveau est quasiment équivalent… Face à ce constat, les activités extra-universitaires sont d’une importance capitale pour faire ressortir une candidature. Un engagement dans une association ou dans un club sportif, la tenue d’un blog personnel, une activité en tant qu’auto-entrepreneur… toutes ces activités vont permettre à l’étudiant ou au jeune diplômé de se démarquer et de mettre plus facilement en avant sa candidature au moment de sa recherche d’emploi. "
Quelles sont les qualités qui seront appréciées demain ou dans un avenir très proche ?
"L’adaptabilité, l’autonomie, la rapidité d’apprentissage et la prise de risques sont des qualités déjà plébiscitées par les entreprises, et ce sera encore plus le cas demain. En effet, les sociétés se tournent de plus en plus vers des profils autodidactes, qui se sont auto-formés et qui sont capables d’expérimenter, d’apprendre rapidement, de créer et de faire face seuls à des situations complexes à gérer."
A contrario, quelles sont les qualités qui sont, en quelque sorte, de moins en moins recherchées ?
"Je vais peut-être surprendre, mais je dirai que la fidélité n’est plus une qualité primordiale recherchée chez un individu. J’entends par là qu’en moins d’une cinquantaine d’années, les carrières ont changé du tout au tout. Les nouvelles générations Y & Z souhaitent tester, expérimenter, et comptent bien s’essayer dans plusieurs entreprises, et même dans plusieurs secteurs d’activité. C’est donc tout à fait normal que, lorsque l’on embauche un jeune diplômé à un instant T, ce dernier souhaite quelques années plus tard découvrir une autre entreprise, s’il n’a pas évolué entre-temps."
Quel est et sera le rôle des réseaux sociaux dans le processus de recrutement ?
"Les réseaux sociaux ont révolutionné notre manière de communiquer. Le recrutement n’a pas échappé à ce changement, et c’est tant mieux ! Grâce à eux, nous avons accès à une multitude d’offres aux quatre coins du monde en seulement quelques clics. Linkedin, Viadeo et les autres sont des réseaux sociaux professionnels réunissant des millions de personnes, permettant aujourd’hui aux entreprises et aux candidats d’échanger plus facilement. Par ailleurs, les réseaux sociaux permettent aussi aux entreprises de communiquer et de travailler leur marque employeur afin d’attirer - ou de repousser, tout dépend les cas - les meilleurs candidats. L’entreprise Michel et Augustin, par exemple, jouit d’une excellente réputation sur les réseaux sociaux et attire un nombre de candidats très important grâce à ces canaux. Côté candidat, c’est la même chose : ceux qui travaillent leur personnal branding, en optimisant leur présence via un blog et/ou une activité forte sur certains réseaux sociaux autour d’une expertise ont plus de chances d’être recrutés. A l’inverse, ceux qui ne comprennent pas l’importance capitale de leur e-réputation, et qui pensent que les recruteurs ne se baladent pas sur les réseaux sociaux se trompent fortement. Un client m’a récemment indiqué avoir déjà refusé un candidat car il avait vu que ce dernier postait des tweets inappropriés…"
Quel sera, dans un avenir proche, le rôle du digital, toujours en matière de recrutement ?
"Le digital est en train de bousculer le secteur du recrutement qui, au passage, a bien besoin d’être dépoussiéré. Plusieurs startups ont vu avant tout le monde l’intérêt d’utiliser le digital pour optimiser le recrutement. Ainsi sont nées les plateformes de multidiffusion automatiques, les algorithmes de matching, les plateformes pour créer son CV vidéo,… Je pense qu’il faut se servir du digital comme d’un outil, et non comme étant une finalité en soi, dans le sens où la machine/technologie ne sera jamais aussi performante que l’homme pour recruter. Par contre, elle peut lui faire gagner beaucoup de temps, d’où la notion d’outil. Au niveau du recrutement, il y a plusieurs écoles avec, d’un côté, ceux qui sont pour la dématérialisation totale du recrutement et, de l’autre, ceux qui sont anti-nouvelles technologies… Personnellement, je pense qu’il est important de conserver l’humain au centre du processus de recrutement, tout en utilisant le digital comme un accélérateur car lui seul peut déterminer si la personnalité d’un candidat X ou Y pourra coller avec les valeurs et le contexte d’une entreprise donnée."
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