Née en 1976, Mia Funk a toujours su qu’elle serait artiste. Ecrivain, comédienne, peintre, cinéaste,… elle avait l’embarras du choix ! Si la jeune femme baigne depuis sa plus tendre enfance dans l’univers artistique, c’est grâce à son tempérament et à un caractère à toute épreuve qu’elle a réussi à se faire une place dans ce milieu si fermé. Au point de présenter aujourd’hui un tout nouveau projet, qui lui tient particulièrement à cœur. A la fois timide et surexcitée à l’idée d’exposer sur un mur de la galerie Soufflot de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ce petit bout de femme ne lâche rien et continue de persévérer afin de proposer un travail de qualité, qui lui ressemble.
Une artiste qui oscille entre peinture, écriture et cinéma
Mia Funk n’a pas toujours été une artiste peintre. Avant de se lancer, elle a débuté par une carrière dans la réalisation de documentaires, en proposant des interviews avec des artistes et des écrivains. Alors que la peinture et le dessin faisaient partie de ses loisirs jusqu’à l’âge de 20 ans, elle ne rêvait que d’une chose : devenir romancière. Si cette américaine n’a pas fait de l’écriture son métier, il n’empêche que cette dernière tient une place majeure dans son travail. "Quand je travaille sur une peinture, je raconte une histoire. Du coup, quand la peinture est en train de sécher, je prends le temps de l’écrire rapidement sur un petit bout de papier pour ensuite la publier dans mon journal", explique Mia. Ces allers-retours entre peinture et écriture ont ainsi contribué à forger son style si unique.
Au-delà de l’écriture, le cinéma a lui aussi joué un rôle important dans la vie de l’artiste. Hors de question pour elle de rester assise devant un modèle et de le dessiner sur un carnet à dessin : Mia Funk a besoin de le visualiser et de l’analyser sous différents angles. Pour rendre compte de la réalité, elle n’hésite donc pas à bouger. Elle préfère également s’isoler dans des théâtres et des cinémas afin d’être libre de dessiner comme elle l’entend. Dans ses carnets, elle avoue même avoir essayé de dessiner des films qu’elle allait voir dans le noir au cinéma. Son meilleur modèle reste Of Freaks and Men d’Aleksei Balabanov. "Pour moi, ce qui est essentiel dans n’importe quel art, c’est de rester curieux et de ne pas rester focaliser que sur son élément au risque de perdre l’envie même de créer", précise Mia.
Une artiste persévérante
Elevée dans une famille d’artistes, Mia Funk n’a jamais imaginé intégrer un autre domaine que celui de l’art. "Quand j’étais petite, je pensais que tout le monde travaillait dans le milieu artistique, je pensais qu’il n’existait que ça !" Mais, si le background familial est important, lorsqu’on s’intéresse au parcours scolaire de la jeune artiste, on y découvre une envie dévorante d’apprendre et de découvrir de nouveaux horizons et de nouveaux styles. Passionnée par l’aquarelle, elle a énormément voyagé, pour entrer dans des formations très réputées, de l’Amérique à la France, en passant par l’Irlande. Chaque pays lui a permis d’avancer. L’Amérique, c’est sa famille, des artistes qui lui ont appris les bases en matière de peinture. L’Irlande, c’est Le Trinity College de Dublin, au sein duquel elle a étudié le dessin et les techniques d’aquarelle. La France, c’est l’Ecole Nationale des Beaux-Arts avec la découverte d’un style différent : l’art de la fresque. En puisant dans chacune de ses expériences, Mia Funk a décidé de créer son propre style entre l’art figuratif et le réalisme narratif. Original et personnel, elle essaie de recréer la transparence de l’aquarelle en ne se servant que de la peinture à l’huile. Un véritable défi ! Chaque peinture devient alors pour elle un moyen d’expression, se retrouve chargée d’un sens et d’un message. "Pour moi, l’art narratif est intéressant parce que c’est une usine qui produit nos pensées !"
Un projet en forme de consécration
"The Creative Process" est un projet original qui s’inspire des premières réalisations de Mia. Il y a 10 maintenant, celle-ci commençait sa vie d’artiste en réalisant des documentaires et des interviews d’artistes et d’écrivains. Aujourd’hui, après des mois de travail, elle présente une exposition itinérante au sein de plusieurs universités et musées du monde entier. Cette exposition, présentée au sein de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, s’articule ainsi autour d’un projet parallèle entre l’écriture et la peinture. D’un côté, un portrait de l’écrivain, réalisé par Mia Funk avec des jeux de transparence et qui reste très sobre et très propre. De l’autre, une interview qui permet de creuser la personnalité de l’écrivain. "J’ai réalisé un projet qui va au-delà de la surface et explore les thèmes, métaphores et motifs, sans parler du travail des écrivains."
Ce projet, qui se veut éducatif et qui a pour vocation de susciter l’intérêt et la réaction des étudiants, reste malgré tout très personnel puisque la sélection des 100 interviews résulte d’un choix de Mia Funk. "Le processus de sélection pour les interviews et les auteurs, qui vont être représentés pour le portrait de groupe American Writers Museum, est né d’une réflexion sur mes propres habitudes de lecture", confie ainsi Mia, qui aime conclure ses interventions par une citation qui représente sa vision de la peinture et de l’art en général : "Comme le disait Neil Gaiman, un livre est un rêve que tu tiens dans tes mains… Pour moi, on pourrait dire qu’une peinture est un rêve que l’on accroche au mur !"
Exposition du 7 mars au 1er avril 2016 au Centre Panthéon - 12, place du Panthéon - Paris 5ème - (Galerie Soufflot - Escalier M, 1er étage)
Charline Massari
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