"Etre un réfugié et un journaliste, c’est ce qui a fait mon histoire et ma vie !" Mortaza Behboudi résume ainsi son parcours qui, à 22 ans seulement, est déjà rempli de nombreuses expériences et de plusieurs défis. Né à Wardak, une province du centre l’Est de l’Afghanistan, le jeune homme a rapidement dû s’exiler en Iran. Il commence dès lors une activité en tant que bénévole pour le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), où il développe notamment un logiciel d’apprentissage des connaissances. En 2013, il parvient à rentrer en Afghanistan, où il s’inscrit à l’université tout en débutant une activité journalistique. En parallèle, il poursuit sa collaboration avec plusieurs ONG humanitaires internationales, à Kaboul, en fournissant des traductions pour les Forces de la coalition, dans le cadre de la formation de l’armée afghane. Les thématiques abordées sont alors d’ordre culturel, social ou encore politique. "J’ai également été un des fondateurs de l’association ‘Afghanistan Peace Studies Group’, j’ai fondé un journal s’appelant ‘Bazaar’ et j’ai exposé, en décembre 2013, mes photos à la Galerie Nationale de Kaboul, dans le cadre d’une exposition personnelle photojournalisme intitulée ‘The first digital Photo Exhibition of Afghanistan Knowledge’", détaille Mortaza.
La volonté de dépasser la barrière de la langue
Malgré ces multiples activités, engendrant un emploi du temps très chargé, le jeune homme souhaite s’en aller. "J’ai dû quitter mon pays en raison de la situation politique en Afghanistan. Lorsque les réfugiés embarquent sur le dangereux voyage vers l’Europe, bien souvent mortel, beaucoup d’entre eux sont conscients qu’ils devront accepter des lois et des modes de vie bien différents du monde occidental… Je vis ainsi en France désormais, en tant que réfugié politique. A mon arrivée, j’ai immédiatement cherché le bureau de la protection des réfugiés des Nations Unies, en vue de demander l’asile", raconte Mortaza. "Quand je suis arrivé à Paris, j’ai commencé à communiquer avec les gens en anglais. Pour trouver un endroit où dormir, j’ai été mis en contact avec la Maison des journalistes, à Paris, par le Haut-Commissariat des Nations Unies. Je n’oublierai jamais ces premiers jours où les personnes m’ont aidé dans la procédure d’asile, ont essayé d’apprendre ma langue pour communiquer… Puis, très rapidement, j’ai décidé d’apprendre le français pour communiquer, ce qui était loin d’être facile. Mais je n’ai cessé de me rappeler la citation de Nelson Mandela : ‘Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, cela va dans sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue, cela va dans son cœur.’ Le langage est un véritable pouvoir pour les réfugiés qui veulent commencer une nouvelle vie dans un pays, et ce pouvoir est parmi les plus fortes puissances humanistes que nous avons et nous pouvons utiliser pour mieux comprendre, pour en savoir plus, pour améliorer les connaissances et les compétences de vie !", ajoute le jeune Afghan.
L’apprentissage du français et l’envie de communiquer
Près de deux mois après son arrivée en France, Mortaza décide de se rendre à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, plus exactement à la Maison internationale, en vue de s’inscrire pour poursuivre ses études. "Le même jour que j’ai reçu mon statut de réfugié politique, j’ai obtenu la réponse de l’université m’informant que je pouvais apprendre la langue dans cette très belle institution. Pendant six mois, j’ai ainsi appris le français : c’était très sympa avec les professeurs et les étudiants ! En septembre, j’ai débuté un master 1 dans les relations internationales, et je suis très content de continuer mes études à Paris 1 Panthéon-Sorbonne !", explique Mortaza, qui aimerait ensuite travailler avec l’ONU et les organisations humanitaires. Et de conclure : "Je suis fier d’être né Afghan, et je continuerai à me battre pour les histoires à raconter, parce que l’isolement est l’outil qui fait barrage à la communication !"
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