Pablo Blanco affiche un parcours de très haut niveau. Après avoir suivi des études au lycée français Jules Verne de Guatemala City et un court passage au ministère de l’Economie du Guatemala, où il a notamment travaillé dans le programme national de compétitivité ‘PRONACOM’, il a intégré le groupe Cementos Progreso, filiale du géant suisse Holcim et leader dans la région en matériaux de construction. "J’ai été chargé des études économiques pendant près de trois ans. Ensuite, j’ai eu l’occasion de travailler dans l’espace rural de mon pays, où j’ai fait des recherches économiques sur les questions liées à l’accès au crédit des populations pauvres et aux réseaux d’entrepreneuriat chez les populations indigènes dans le département de Sololà", précise-t-il.
La volonté de lutter contre la pauvreté au Guatemala
Pablo Blanco rejoint ensuite Prensa Libre, deuxième groupe multimédia en Amérique Centrale, possédant notamment une chaîne de télévision et deux journaux, en vue d’instaurer une politique corporative unique et identique. "Après cette expérience, je suis retourné dans l’espace rural de mon pays, au sein de l’université del Valle, en tant que chef de projet d’une cellule d’entrepreneuriat qui aidait les PME du secteur touristique et agricole à se développer. Je devais leur apprendre à créer un business plan et à le mettre en œuvre. Ce fut une expérience formidable car je devais mettre en lumière une large palette de solutions théoriques et pratiques destinées à améliorer le niveau de vie des populations pauvres. Cette expérience professionnelle m’a permis d’illustrer, à l’aide d’exemples concrets, comment certaines de ces solutions pouvaient être un instrument opérationnel pour lutter contre la pauvreté au Guatemala."
L’opportunité de rejoindre l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Dans le même temps, Pablo Blanco amorce une réflexion sur une possible poursuite d’études en France. "J’avais la possibilité d’obtenir une bourse, et j’ai eu la chance de rejoindre l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 2007, où j’ai préparé un master 2 professionnel Expertise économique du développement, mention économie internationale. Ce master comprenait un cursus visant à renforcer la formation d’étudiants au niveau de la micro et de la macroéconomie appliquée, mais aussi la connaissance des outils techniques tels que la modélisation et l’économétrie. Cette formation abordait aussi la connaissance des marchés financiers et des matières premières, orientés vers les différentes régions en développement", détaille-t-il. Et Pablo de poursuivre : "A l’issue de cette bourse, je suis reparti au Guatemala, en janvier 2009. Fort de mes expériences académiques et professionnelles françaises, j’ai réactivé mon réseau guatémaltèque. J’ai trouvé rapidement du travail en qualité de directeur de recherche et développement au sein de Centrarse, une organisation de promotion de RSE. Par ce travail, j’ai considérablement développé mon réseau dans le secteur privé et public, au Guatemala ainsi qu’en Amérique Centrale !"
Création d’un bureau d’études et développement dans le conseil
Pablo Blanco crée ensuite son propre bureau d’étude, travaillant principalement comme consultant indépendant dans le conseil, la stratégie et la formation dans le domaine économique, financier, énergétique… Puis, à partir de 2011, il s’associe avec un bureau d’étude, Central American Business Intelligence (CABI), pour élaborer la stratégie 2012-2022 de l’Institut National d’Electricité, ‘INDE’. Après une parenthèse de 18 mois pour suivre un Cycle International Long (CIL), en France, à l’ENA, il rejoint en tant que conseiller du directeur général l’entreprise publique d’énergie INDE. "J’étais chargé de la coopération à l’externe avec le Mexique, les Etats-Unis et l’Amérique Centrale. Ma fonction m’a amené à échanger avec le dirigeant de l’agence d’investissement, et une véritable relation de confiance s’est créée entre nous. Quand il a été nommé ministre des Finances du Guatemala, il m’a demandé de le rejoindre. C’est ainsi que, depuis février 2016, je travaille en tant que directeur du cabinet du ministre des Finances Publiques."
Un souhait de participer à l’évolution de son pays
Et Pablo Blanco de conclure : "Le système guatémaltèque tend à bloquer l’accès des profils compétents tels que les miens, c’est-à-dire des Guatémaltèques qui ont réalisé des études à l’étranger et une formation pointue en économie, dans l’accès aux postes de conseil auprès du gouvernement… Mon pays est l’un des pays les plus pauvres ! L’Etat est actuellement peu investi dans l’éducation et la santé. 60 à 70 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Je souhaite participer à l’évolution de la situation économique de mon pays, aujourd’hui pénalisée par les conflits d’intérêt, le manque de compétences et la corruption. L’impôt, ici, est particulièrement faible… Nos objectifs sont de fiscaliser les entreprises, de mieux redistribuer les richesses, d’accroître nos compétences et d’être plus transparent. Pour ce faire, aujourd’hui encore, je m’appuie sur ma formation de master à Paris 1 Panthéon-Sorbonne !"
Denis Anniel pour #LeSorbonnaute
Interview réalisée par l’équipe Réseau Pro du Bureau d’Aide à l’Insertion Professionnelle
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