Tonia Lastapis affiche une carrière particulièrement riche en expériences. Après avoir commencé à travailler dans le prêt-à-porter, à 16 ans seulement, elle a réellement intégré le marché du travail chez Pier Import, au sein du premier service informatique, afin de gérer et de créer des programmes en binaire pour les contentieux bancaires, en 1989. Elle rejoint ensuite Air Inter et devient spécialiste de la tarification en application des conventions IATA (International Air Transport Association), avant d’aller chez AOM. Quasiment dans le même temps, Tonia décide de passer le concours CNRS comme secrétaire gestionnaire. « J’ai finalement opté pour le CNRS car le côté recherche m’attirait vraiment, même si je ne le connaissais pas du tout alors… », explique-t-elle.
Un début de carrière très mouvementé
Tonia débute sa première mission au sein du laboratoire d’archéologie de Bellevue. Très rapidement, elle sollicite une mutation interne afin de rejoindre le CEME, équipe de recherche associée au CNRS et basée au centre Panthéon. « Au-delà de la chaleur humaine, je me suis tout de suite bien sentie avec l’économie », souligne-t-elle. Quelques temps après, la décision de fusionner avec le MAD est prise, et le CEME devient alors EREQua, après avoir emménagé à la Maison des Sciences Economiques (MSE). Puis, il a fallu s’atteler à la restructuration des équipes de recherche ayant emménagé à la MSE, pour créer le Centre d’Economie de la Sorbonne (CES), Tonia prenant alors le poste de responsable de la communication. La dynamique femme se lance dès lors dans la création de l’un des premiers sites web sur FrontPage sur les enjeux économiques de l’innovation, piloté par David Encoua, dans les années 97-99.
Lancement et développement des journées PLEASE
Quelques années plus tard, Tonia innove de nouveau avec les journées PLEASE (Paris/Lycée ‘Exploration annuelle en sciences économiques’), qu’elle a pilotées du financement à la valorisation. « L’idée m’est venue en voyant le dépit des professeurs, lors de la rentrée de mon fils en Seconde… », confie-t-elle. L’objectif de ces journées est en effet d’apprendre l’économie à des lycéens, notamment issus des zones ‘défavorisées’. « Il y a ainsi un vrai échange très intéressant entre le labo et les ados. Les professeurs prennent conscience que, sur le terrain, certaines problématiques sont démultipliées et dont on n’a pas les données », explique Tonia Lastapis. « Au-delà de l’aspect pédagogique, ces trois jours permettent de faire travailler tout le centre, ce qui est très valorisant. J’aime ces projets collaboratifs comportant une dimension humaine : cela remet tout le monde au même niveau, ce qui me plaît bien ! Les journées PLEASE sont ainsi ma plus grande fierté et mon plus beau projet, car il y a du cœur et une notion de service public. On partage des valeurs, avec un vrai échange, et c’est le plus important pour moi ! », ajoute-t-elle. Ces valeurs se retrouvent aussi dans le blog SorbonnEco, lancé et développé en 2013, qui permettent aux chercheurs et enseignants-chercheurs de présenter des travaux scientifiques, de manière accessible au grand public.
La récompense d’un projet innovant d’enseignement
Pour cette initiative notamment, Tonia Lastapis a reçu, le 14 septembre dernier, la médaille de cristal 2016 du CNRS, qui distingue des ingénieurs, des techniciens et des administratifs qui, par leur créativité, leur maîtrise technique et leur sens de l’innovation, contribuent à l’avancée des savoirs et à l’excellence de la recherche française. « Quand je l’ai appris, je n’y croyais pas. Cette belle médaille de cristal récompense un projet innovant d’enseignement, s’appuyant sur des valeurs universitaires. Cela reconnaît toute la place de l’enseignement dans la recherche ! », souligne Tonia Lastapis, qui a également été distinguée au grade de chevalier du mérite par la Nation, et qui vient de décider de partir pour de nouvelles aventures professionnelles !
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