Située au cœur de la ville Lumière, la Sorbonne est née du projet porté par le théologien Robert de Sorbon afin de mettre en place un collège consacré à la théologie, avec le slogan : "Vivre en bonne société, collégialement, moralement et studieusement". Les bâtiments de la Sorbonne portent en réalité l’empreinte des multiples et riches grandes dates que la France a traversées, et qui abritent aujourd’hui une partie des activités de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et d’autres universités.
Robert de Sorbon (1201-1274)
Comment parler de ceux qui ont marqué l’histoire de la Sorbonne sans parler de son fondateur : Robert de Sorbon. Théologien et chapelain du roi Saint-Louis, il fonda le collège de la Sorbonne, en 1253, afin d’accueillir les étudiants désargentés. Portant le nom de son fondateur, le collège devint progressivement l’un des établissements les plus réputées de Paris, dont la renommée rayonne encore aujourd’hui partout dans le monde entier.
Le cardinal de Richelieu (1585-1646)
Ecclésiastique et homme d’Etat, Armand Jean du Plessis de Richelieu, dit cardinal de Richelieu, a exercé la fonction de principal ministre auprès du roi Louis XIII. Reconnu pour son habilité, il excella autant en politique qu’en diplomatie. Considéré comme l’un des pionniers de l’Etat moderne en France, il exerça également en tant que proviseur de l’université de Paris. A ce titre, il commanda la construction de la nouvelle chapelle du collège de la Sorbonne.
Jacques Lemercier (1585-1654)
Né dans une famille d’architectes et de maître-maçons, Jacques Lemercier est nommé architecte du roi dès 1615. Il occupa également le métier d’urbaniste, de décorateur et de dessinateur de jardins. Il fut notamment chargé par le cardinal de Richelieu de construire la chapelle de la Sorbonne, considérée comme un chef d’œuvre classique parisien.
Robert Jacques Turgot (1727-1781)
Homme politique et économiste français, Turgot fut contrôleur général des finances du roi Louis XVI. En 1749, le jeune Turgot rejoint "la maison de Sorbonne, annexe de la faculté de théologie", qui accueillait des membres du clergé et des bacheliers. Partisan des théories économiques libérales, ses mesures pour tenter de relever la situation financière de la France pré-révolutionnaire et améliorer la vie des français échouèrent. Aujourd’hui, un amphithéâtre de la Sorbonne porte son nom.
Napoléon Bonaparte (1769-1821)
Général doté d’une grande habilité militaire et à la tête d’un Empire couvrant la majeure partie de l’Europe continentale, Napoléon Bonaparte laissa une trace indélébile dans l’histoire moderne de la France. Outre ses nombreuses victoires militaires et sa trajectoire politique singulière, il marqua l’histoire de France de son empreinte en réorganisant et en réformant de manière durable l’Etat et la société. Fermées après la période révolutionnaire, les écoles de la Sorbonne sont ainsi rétablies par Napoléon 1er à travers la création de cinq facultés formant l’Université impériale.
Honoré de Balzac (1799-1850)
Maitre du roman moderne français, Honoré de Balzac figure parmi les plus grands écrivains de la littérature européenne du XIXème siècle. Son œuvre "La Comédie humaine", imposante et particulièrement riche, dépeint une société française où la bourgeoisie triomphante bouscule une noblesse dépassée par les nouvelles réalités. Avant cette carrière littéraire grandiose, Balzac étudia la philosophie à la Sorbonne, parallèlement à ses études en droit. Son chef d’œuvre, "Le Père Goriot", porte l’empreinte de ce Paris estudiantin, qui rappelle le Quartier Latin et la Sorbonne.
Marie Curie (1867-1934)
Née à Varsovie, Maria Salomea Skłodowska entama ses études en Pologne avant de rejoindre sa sœur à Paris pour poursuivre ses études. Elève exceptionnelle durant toutes ses études, Marie Curie devint, le 5 novembre 1906, la première femme professeur à donner un cours à la Sorbonne. La scientifique est également la première femme à recevoir le prix Nobel - de chimie et de physique - et la seule jusqu’à nos jours à en recevoir deux. Aujourd’hui, une plaque commémorative est déposée à l’entrée de l’amphithéâtre Lefebvre, rappelant que : "Dans cet amphithéâtre, le 5 novembre 1906, Marie Curie, première femme professeur à la Sorbonne, donna son premier cours."
Taha Hussein (1889-1973)
Surnommé le "doyen de la littérature arabe", Taha Hussein est considéré comme l’un des plus talentueux hommes de lettres arabes de la "Nahda" (renaissance arabo-musulmane du XIXème et XXème siècle). Aveugle depuis l’âge de trois ans et né dans une famille pauvre, l’étudiant d’Al-Azhar poursuivit une carrière d’universitaire qui l’amena à Paris en 1914, grâce à l’obtention d’une bourse d’Etat. En 1919, il soutint une thèse sur Ibn Khaldoun à la Sorbonne et y rencontra sa future femme, Suzanne Bresseau. Taha Hussain fait partie de ces intellectuels arabes qui ont porté la renommée de la Sorbonne jusqu’à l’Orient.
Régis Debray (1940)
Ecrivain, philosophe et haut-fonctionnaire français, Régis Debray a étudié à la Sorbonne avant d’y soutenir sa thèse de doctorat intitulée " Vie et mort de l’image. Une histoire du regard en Occident", en 1993. Analysant l’impact des médias et de la communication, il est le précurseur de la théorie des médiations techniques et institutionnelles de la culture, dite médiologie. Régis Debray est aujourd’hui un personnage incontournable de la vie intellectuelle française.
Les enseignants et les étudiants de la Sorbonne
Des enseignants qui se sont élevés sur le bois des estrades des amphithéâtres aux étudiants assis sur ses bancs, la Sorbonne a accueilli en son sein des esprits voués à s’adonner aux sciences, aux lettres et à la culture. Les plaques commémoratives élevées dans l’université rappellent les enseignants dont l’ombre ne cesse de parcourir les couloirs de faculté, et les étudiants morts pour la France.
Shathil Nawaf Shathil
© Photo / Gallica - Bibliothèque nationale de France
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