Depuis 1990, l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE) organise le concours national annuel de "La vie étudiante vue par les étudiants", destiné à encourager les recherches sur les conditions de vie des étudiants menées par les étudiants eux-mêmes. Ce concours est ainsi ouvert aux étudiants qui ont soutenu avec succès un mémoire ou une thèse ayant un rapport avec la vie étudiante et l’enseignement supérieur.
Pour cette 25ème édition, vingt-cinq travaux ont été présentés, avec une véritable diversité disciplinaire : géographie, sociologie, science de l’éducation, médecine ou encore art plastique. Le jury, composé de personnalités économiques, d’enseignants-chercheurs, de sociologues et de professionnels, a eu pour mission de s’intéresser aux études et aux recherches réalisées sur le monde étudiant, et de voir dans quelle mesure les recherches permettaient de faire progresser la réflexion et l’évolution sur le sujet.
Premier prix pour une doctorante de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Quatre thèses innovantes ont au final été récompensées. Le prix Louis Guel (1er prix) a été attribué à la Leïla Frouillou, doctorante en géographie à l’université Paris 1 Panthéon, pour sa thèse intitulée "Les mécanismes d'une ségrégation universitaire francilienne : carte universitaire et sens du placement étudiant." La jeune étudiante s’est intéressée aux mécanismes et aux processus à l’origine des différenciations sociales de recrutement entre les universités franciliennes. En se centrant sur la dimension spatiale des rapports sociaux, ce travail interroge les mécanismes matériels, institutionnels et représentationnels d’une ségrégation universitaire en Île-de-France. À partir de données portant sur les étudiants des seize universités franciliennes, il montre comment, dans une métropole parisienne ségréguée et inégalement desservie, la carte universitaire contribue à différencier les recrutements étudiants. Parallèlement, l’intériorisation socialement située de ces contraintes institutionnelles et matérielles définit des espaces des possibles distincts selon les étudiants, leur sens du placement dépendant notamment de leur capital scolaire antérieur et de leur trajectoire sociale. Aidée par sa directrice de thèse, Sylvie Fol, Leïla souligne notamment que, « issues de la division de l’université de Paris après 1968, les seize institutions constituent un paysage universitaire complexe. L’affectation tient donc non seulement de la localisation des offres de formation, mais aussi aux stratégie des établissements. De ce fait, les systèmes d’affectation dans le supérieur créent des discontinuités dans l’accès à la L1 dites non sélectives car la demande est trop forte par rapport au nombre de places disponibles."
Un palmarès global de grande qualité
Le deuxième prix a été attribué à Papa Oumar Ndiaye pour son mémoire de master 2 en sociologie mené à l’Université de Poitiers intitulé : "Migration et transferts d’argent : quand les ‘jeunes sénégalais étudiants’ s’en mêlent…" L’étudiant en master s’est notamment interrogé sur l’hypothèse d’une nouvelle migration silencieuse de travail et les nouveaux enjeux autour de la migration étudiantes Ouest Africaines en France.
Enfin, le troisième prix a été attribué à deux candidates ex-aequo : Marine Roche et Pauline Pélissier. La recherche de cette dernière, dans son mémoire intitulé "Les étudiantes messines et le "harcèlement de rue" : contribution à une sociologie des rapports de genre dans l'espace public", a pour objectif principal de comprendre le harcèlement de rue et plus localement le harcèlement vécu par les étudiantes. "Je me suis rendu compte lors de ma recherche, que c’est la violence des mots et la répétition de cette violence au quotidien, qui épuise les femmes et qui les rend phobiques de la rue", explique-t-elle. De son côté, Marine Roche s’est demandée si le numérique influe sur les résultats et sur la réussite étudiante. Elle a ainsi proposé une analyse des effets du numériques sur les formes d’apprentissages.
Carla Martin et Maya Vantaggi pour #LeSorbonnaute
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