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SAOATI

Sécurisation alimentaire : objets, acteurs et trajectoires d’innovation (SAOATI, financement Groupe Nutriset, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et IRD, septembre 2014 - septembre 2017)

Responsable Scientifique

Pierre Janin

Partenariat

Groupe Nutriset

Equipe

Pierre Janin, Alexis Roy, Sadio Soukouna, Raphaëlle Héron

Financements

Groupe Nutriset

Résumé

Le projet de recherche « Sécurisation alimentaire : objets, acteurs et trajectoires d’innovation » Ce projet de recherche associe l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IEDES et le Groupe Nutriset, par le biais d’une convention d’une durée de trois années à compter de septembre 2014. Un atelier doctoral a eu lieu en décembre 2015 à l’IEDES et une table ronde internationale a été organisée en mars 2016 à l’Université de Ouagadougou, préfigurant un colloque à l’automne 2017.

Il s’intéresse aux changements de paradigme dans le champ de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, que ces changements résultent d’une évolution des enjeux, d’une complexification des contextes, d’une modification des cadres de compréhension et d’analyse ou d’un renouvellement des pratiques des acteurs impliqués. Plus concrètement, ce projet étudie comment interagissent un ensemble de plus en plus large d’acteurs, impliqués dans la gestion immédiate des situations d’insécurité alimentaire, à l’échelle locale, régionale et nationale. Ce faisant, il rompt quelque peu avec les approches techniques, souvent sectorisées, redondantes et très finalisées, de leur traitement. Ce décentrement des approches explique pourquoi le concept de « sécurisation alimentaire » leur a été substitué.

La « sécurisation », régie par le principe d'« agencéité incertaine », vise à fortifier les relations liant les éléments d'un système alimentaire sans pouvoir nécessairement prédéfinir leurs trajectoires, plutôt qu’un objectif normé et finalisé. Elle cherche à renforcer la capacité d’action des acteurs locaux, leur autonomie comme leur influence, tout en cherchant à faire évoluer le cadre global dans lequel ils agissent. Une approche « sécurisation » implique aussi de mieux coordonner les actions, d’accroître le niveau de transparence et de confiance ou de dépasser les intérêts catégoriels. De ce fait, la sécurisation peut être considérée comme un cadre innovant d’action, un cadre d’organisation de l’action et un cadre de réflexion sur l’action. Après avoir fait l’objet d’une réflexion théorique, un travail complémentaire, à des fins opérationnelles, est proposé avec certains acteurs du développement et de l’humanitaire.

Le projet SAOATI ambitionne de fournir une analyse croisée des rapports sociaux, des relations de pouvoir et des processus d’innovation (techniques et organisationnelles générant des ressources multiples) dans le champ de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso à partir d’une approche d’économie politique. De fait, ceci conduit à considérer ce champ comme une arène où interagissent des acteurs (intérieurs et extérieurs aux sociétés locales) aux logiques propres et aux répertoires d’action souvent concurrentiels. Certains jeunes chercheurs étudient ainsi les représentations locales et individuelles de la satisfaction alimentaire (et de la distinction), au-delà des besoins physiologiquement exprimés, d’autres la place grandissante des acteurs sociaux intermédiaires (organisations paysannes, réseaux) ou « oubliés » des politiques (cadets sociaux et femmes).

Au carrefour de la géographie et de la socio-anthropologie du développement, cette recherche prend plus particulièrement en considération : les jeux d’échelles en matière d’analyse et de décision ; les collaborations, négociations, concurrences et oppositions entre acteurs ; les rapports sociaux et de pouvoir qui infléchissent les actions ; les freins à la diffusion et à la réappropriation des innovations ; les effets non intentionnels des mobilisations.

Les zones d'étude privilégiées sont les suivantes :

· la région de la Boucle du Mouhoun (Centre-ouest), où sont analysées les trajectoires socio-politiques des innovations agricoles, à la fois techniques et organisationnelles, auprès d’acteurs urbains et ruraux à l’échelle régionale et locale (deux phases d’entretien en 2015) ;

· la province de la Gnagna (Est), où le rôle stratégique des réseaux commerçants est étudié d’un point de vue diachronique (80 entretiens de commerçants en 2002 suivis d’une nouvelle phase en 2016) ; une nouvelle recherche doctorale sur la construction des inégalités alimentaires en termes de capacités de genre débutera à l’automne 2016 ;

· les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, où sont contextualisées les expressions individuelles et collectives de la satisfaction alimentaire (recherche doctorale en 2013 et 2014) et où opèrent nombre d’institutions internationales et nationales travaillant dans le domaine de la sécurité alimentaire.