Maîtrise Mickael SOTTO
SOTTO Mickaël, Laurent Jean-François Truguet de l’éviction du Ministère de la Marine et des colonies à l’ambassade à Madrid (1797/1799), Maîtrise, 2004, Paris 1, direction Jean-Clément Martin, 110 pages + annexes, cote Z 998.
Laurent Jean François Truguet a été une des victimes de la journée des dupes du 28 messidor an V (16 juillet 1797). Durant cette journée, il a été décidé à l’unanimité de son renvoi du Ministère de la Marine et des Colonies. Cette étude a, dans un premier temps, pour but de comprendre ce renvoi. Ce Mémoire permet d’analyser la politique mise en oeuvre par Laurent Truguet aussi bien dans la Marine que dans les Colonies. Truguet avait pour ambition de redonner à la Marine Française ses galons de noblesse afin de rivaliser avec la Marine anglaise. Sous le Directoire, les caisses étaient vides et il fallait au Ministre trouver des fonds. Pour trouver cet argent, il dut mettre en place des réformes impopulaires. Truguet était aussi un républicain convaincu, à ce titre, il avait la volonté de lutter contre toutes formes de discriminations. Il se mit à dos, les propriétaires esclavagistes possédant des terres dans les colonies. Comme la plupart de ces propriétaires terriens se trouvaient à l’Assemblée. Ils s’indignèrent contre la Politique de Laurent Jean François Truguet et demandèrent son renvoi auprès du Directoire. Et c’est dans cette perspective que j’ai essayé de savoir si Truguet avait été la victime d’une négociation entre le Directoire et les propriétaires terriens. Après le coup d’état du 18 fructidor, Truguet demande au Directoire à récupérer le Ministère qu’il lui a été enlevé. Les directeurs s’y opposent et après plusieurs délibérations, il est décidé que Laurent Truguet serait envoyé en Espagne comme le nouvel ambassadeur de France. Officiellement, sa mission était de préparer la flotte espagnole en vue d’une grande expédition contre l’Angleterre. Durant les trois mois où il fut en poste à l’ambassade de Madrid, le nouvel ambassadeur s’attacha à renouer le commerce entre la France et l’Espagne, à lutter contre les émigrés français présents sur le sol espagnol et à développer la Marine Espagnol. Même si la mission de Truguet de dura qu’un trimestre, il réussit à obtenir du gouvernement espagnol quelques concessions essentielles. Par contre, durant son ambassade, le Directoire n’informait pas L’ambassadeur de l’évolution de la situation internationale (affaire Cabarrus, négociation du Portugal...). Et c’est à ce titre, qu’en étudiant de plus près cette ambassade, on est à même de se demander si l’envoi de Truguet en Espagne relevait-il véritablement d’un intérêt politique pour le Directoire ou s’agissait-il d’une mise au placard de l’ancien Ministre.
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