M1 Elisabeth GRANET
GRANET Elisabeth, Brest sous la Révolution, master 1, ss. dir. J.-C. Martin, 2005. Z 980
Le 9 Thermidor an II a longtemps été considéré comme une rupture primordiale dans la Révolution française, voire comme la fin de la Révolution. Partant, la période « thermidorienne » a trop souvent été réduite à la revanche d’une classe, la bourgeoisie, sur une autre, le « peuple », l’aspect social étant déterminant. Cependant, les courants historiographiques récents ont reconsidéré le 9 Thermidor et la sortie de la « Terreur ». Il s’avérait intéressant d’envisager l’an III à Brest à travers ces réinterprétations. Le choix de Brest s’est révélé intéressant, dans la mesure où de multiples enjeux se cristallisent autour de cette ville. C’est une grande ville de province, proche de la Contre-Révolution, mais c’est également un port militaire important pour la République. Ainsi, il s’agissait de comprendre comment en quinze mois peut s’effectuer un changement politique qui semble radical, le passage de la « Terreur » au Directoire. Comment une ville, qui est loin de la capitale, a-t-elle géré cette transition ? Cette étude montre que le 9 Thermidor an II est un non événement : à Brest, il y a une véritable continuité politique, le Tribunal révolutionnaire poursuit son travail, la guillotine fonctionne régulièrement, le personnel politique est inchangé, les références à la Montagne sont omniprésentes. Cela confirme ainsi l’interprétation de Françoise Brunel qui avait remis en cause le 9 Thermidor comme rupture et nous appelle à revisiter les héritages historiographiques.
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