Institut d'Histoire de la Révolution Française (IHRF)
IHRF-IHMC
(UMR8066, CNRS/ENS/Paris 1)
Fondé en 1937 à l’initiative de Georges Lefebvre, l’Institut d'Histoire de la Révolution Française est rattaché à l’UFR d’Histoire (09) de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
Présentation complète
17, rue de la Sorbonne
Esc. C, 3e étage
75005 Paris
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Chargé de communication
Bibliothèque
La bibliothèque ouvrira à partir du 1er septembre, sur RdV uniquement.
Lundi et mardi : 14 h – 17 h 30
Mercredi : 9 h 30 – 13 h | 14 h – 17 h 30
Jeudi : 9 h 30 – 13 h
Vendredi : 9 h 30 – 13 h | 14 h – 16 h
Thomas Corpet
Tél. : 01 40 46 33 70
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2008-2010 Savoirs invisibles
Pratiques, acteurs et institutions
17e – 19e siècles
Organisateurs : Bruno BELHOSTE, Jean-Luc CHAPPEY, Vincent DENIS
Salle Picard 2 ; Vendredi 10h00 – 12h00
Programme 2008-2009
Programme 2010
Présentation générale
Parler de « savoirs invisibles », c’est à proprement parler de savoirs (ie : des acteurs, des institutions, des réseaux, des productions, des pratiques…) qui ne se voient pas, restent cachés ou sont masqués. Invisibilité volontaire de savoirs secrets, réservés aux seuls initiés ; obscurité de savoirs sans dignité ; pure transparence de savoirs discrets ; effacement de savoirs marginaux. À ces formes partielles d’invisibilité sont associés des pratiques de diffusion empruntant des circuits spécifiques. « L’invisibilité » prend ainsi en compte des processus très différents allant du secret à la marginalité. Peu d’activités cognitives échappent à l’invisibilité, quelle soit partielle ou totale. Il peut s’agir de savoirs professionnels, encastrés dans des pratiques et des métiers, comme des savoirs administratifs ou techniques, des savoirs de "techniciens invisibles" en somme, mais aussi de savoirs jugés hétérodoxes ou peu institutionnalisés. Cette invisibilité peut être appréhendée à plusieurs niveaux : l’étude des processus de marginalisation des acteurs et des savoirs dans un contexte précis. Il peut s’agir de savoirs situés hors des institutions consacrées et ne bénéficiant pas d’une légitimité suffisante pour obtenir une reconnaissance scientifique ou publique (même si une invisibilité scientifique peut être palliée par une forte visibilité publique). Dans cette perspective, plusieurs approches sont possibles : analyse des formes de marginalisation, des modalités de non-institutionnalisation (ou d’institutionnalisation imparfaite). Ces analyses doivent prendre en compte des échelles différentes (des individus aux Nations : des savoirs visibles en Angleterre pouvant très bien être invisibles en France, par exemple).
Un autre niveau d’analyse peut se situer sur le plan de l’historiographie et des formes d’invisibilité construite à travers et par l’historiographie. A travers les histoires des sciences, les éloges académiques, les distributions de pensions ou les notices biographiques se construit une histoire officielle des savoirs canoniques, avec ses « héros », ses institutionnelles dominantes. Si ces récits ne cessent de publier des savoirs, ils trient, masquent, font tomber dans l’oubli un ensemble d’acteurs, de pratiques, de productions… ces récits étant toujours écrits par des « vainqueurs », nouveaux gardiens du temple qui rendent ainsi invisibles les savoirs jugés illégitimes (pensons par exemple au mesmérisme). Un savoir invisible est ainsi un savoir qui n’est pas certifié par les instances disposant du monopole de la certification légitime, hier comme aujourd’hui. Ces entreprises sont souvent particulièrement efficaces et aboutissent à construire une histoire « classique » des sciences qu’il convient de revisiter à travers cette problématique.
L’objectif du séminaire sera de repérer et d’analyser ces savoirs invisibles et ceux qui les produisent, leurs modes d’invisibilité (dans un champ donné) et de circulation (par des réseaux souvent eux-mêmes invisibles) ainsi que les processus de montée en visibilité, voire de descente en invisibilité, et les stratégies qui leurs sont associées.
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