Institut d'Histoire de la Révolution Française (IHRF)
IHRF-IHMC
(UMR8066, CNRS/ENS/Paris 1)
Fondé en 1937 à l’initiative de Georges Lefebvre, l’Institut d'Histoire de la Révolution Française est rattaché à l’UFR d’Histoire (09) de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
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La bibliothèque ouvrira à partir du 1er septembre, sur RdV uniquement.
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2011-2012
AFFREUX, SALES ET MECHANTS :
« LES CHIENS » DE LA REPUBLIQUE
Séminaire de recherche du second semestre de l’année universitaire 2011-2012. Responsables scientifiques : Pierre Serna & Jean-Luc Chappey
LE SEMINAIRE A LIEU LE MERCREDI DE 18 A 20 HEURES EN SALLE MARC BLOCH, EN SORBONNE. Il est ouvert aux étudiants de M2, aux doctorants et à tous les chercheurs.
Dans la problématique portée par l’IHRF au sein du quadriennal validé par l’EA 127, la réflexion, commencée l’année précédente, se poursuit sur la République, sa genèse et sa construction en tensions. Désormais ce sont les marges de la République qui vont être durablement explorées. Il s’agit dans ce séminaire de porter le regard, non plus au cœur du monde de fonctionnement de la République, dans ses aspects historiques et théoriques comme les deux premières années du séminaire (2009-2011), mais aux confins du cercle de la citoyenneté républicaine, là où les identités fragiles, éphémères, stigmatisées révèlent sans fards les moyens d’exclusion de la distinction basique de l’être républicain. Il s’agit d’interroger les façons dont les nouveaux citoyens ont pu être reconnus d’abord, définis puis intégrés. Le titre du séminaire interpelle délibérément, car il pose la question non seulement des formes de rejets divers qui ont frappé des catégories entières de population, point seulement après 1789 ou 1792, mais avant pendant et après la Révolution.
Il ne saurait être question d’oublier que la République a reconnu l’universalité du genre humain comme jouissant sans discussion des droits de l’Homme. C’est là un acquis essentiel de la Révolution. Cependant, la réalité fut bien plus complexe à organiser, à faire fonctionner dans cet agrandissement sans précédent du cercle de la citoyenneté. Les républicains furent parfois opposés entre eux sur la définition de celles et ceux qui pouvaient intégrer la Polis, sans même évoquer la part des anti-révolutionnaires qui contestèrent souvent cette vision universelle des droits de l’Homme. Le thème de réflexion mérite d’être encore précisé. Tout d’abord qui se trouve sur les marges de la Polis ? Une série de personnes toutes différentes toutes partageant une part de cette extranéité, cette étrangeté avers et envers de la « républicanité » en édification. En effet, la république ne pose pas seulement la question objective des critères à accumuler pour devenir citoyen mais pose ontologiquement la question de la nature de l’étant dans sa capacité à accéder à l’être républicain.
De fait une grande complexité se construit dans la seconde moitié du XVIIIe siècle qui croise autant l’histoire des sciences, que l’histoire du politique, l’histoire économique, l’histoire sociale et l’histoire culturelle.
Qui est l’autre ? Comment le classer ? Quelle est sa place ? Comment l’intégrer à une nouvelle configuration de la cité royale ? citoyenne, républicaine, impériale puis re-monarchisée, avant 1789 ? puis après 1789 ? 1793 ? 1795 ? 1799 ? 1802 ? 1815 ?
Afin d’aborder ces questions, ce séminaire a pour ambition introductive d’ouvrir la réflexion de façon large et précise à la fois, sur des espaces éloignées à priori d’une histoire classique du politique en révolution, mais fidèle à l’ouverture assumée depuis deux ans au sein de l’IHRF, ouvrant largement ses problématiques sur le temps de l’avant et de l’après 1789-1799, et sur un espace autre que les frontières de l’hexagone, tout en conservant la notion de Révolution (mais déclinée sous toutes ses formes), au centre des interrogations méthodologiques, épistémologiques et historiographiques. Ce séminaire interroge la place de l’Autre défavorisé, delaissé, jugé inférieur, indigne de la citoyenneté. Nous délaissons cette année quelque peu la question animale mais pour mieux la repenser dans son rapport complexe aux situations contraintes d’infra-citoyenneté.
Programme des interventions
12 octobre : Jean-Luc CHAPPEY & Pierre SERNA, Perspectives de la recherche. La citoyenneté périphérique en question
19 octobre : Jean-Luc CHAPPEY, Entre science et politique : la "mauvaise réputation" de Coulmiers, directeur de l’hospice des fous de Charenton (1797-1813)
Pour préparer cette séance : Peter Weiss, La persécution et l’assassinat de Jean-Paul Marat représentés par le groupe théâtral de l’hospice de Charenton sous la direction de Monsieur de Sade [1964], Seuil, 1965 ; Préface de Marcel Gauchet & Gladys Swain, La pratique de l’esprit humain [1980], Gallimard, TEL, 2007 ; Laure Murat, L’homme qui se prenait pour Napoléon, 2011 ; Emission de la Fabrique de l’Histoire du 5/10/2010 ; Extrait du Marat-Sade...
26 octobre : Silvia SEBASTIANI (Ehess), Le statut de l’humain dans la philosophie écossaise du XVIIIe siècle
16 novembre : Anne SIMONIN (CNRS, Paris I), Le citoyen mort-vivant. A propos de la mort civile sous la Révolution
- « 1815 en 1945 : les formes littéraires de la défaite », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 59, juillet 1998, pp. 48-61.
- Le Déshonneur dans la République. Une histoire de l’indignité 1791-1958, Paris, Grasset, 2008.
23 novembre : Céline BORELLO (Université de Mulhouse), Altérité religieuse , marge citoyenne et intégration nationale. itinéraires protestants dans le second XVIIIe siècle.
30 novembre : Silvia ARLETTAZ (Université de Fribourg), La citoyenneté suisse : les défis de l’intégration nationale sous la République helvétique (1798-1803)
7 décembre : dans le cadre des conférences « Alphonse Aulard », leçon magistrale du Professeur Daniel ROCHE (Collège de France), Cheval et politique au XVIIIe siècle
14 décembre : Dominique GODINEAU (Université de Rennes), Le suicidé est il encore un citoyen ?
11 janvier : SEANCE ANNULEE Jean Pierre LE GLAUNEC (Prof. adjoint à l’Université de Sherbrooke), L’expédition de 1802 à Saint Domingue : une étape vers la négation du statut d’ humain à l’ennemi
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