Pluviôse an CCXIX
En écho à ce début d’année tunisien mouvementé, deux ouvrages nous invitent à réfléchir aux concepts de révolution, de révolte et de réaction.
Jean Starobinski examine les filières intellectuelles à travers lesquelles le mot « réaction » et ses dérivés nous sont parvenus, remontant au rôle attribué par la scolastique jusqu’aux interrogations qui entourent aujourd’hui la notion de progrès sans laquelle la réaction politique ne peut être pensée. Il cherche les réponses auprès de philosophes (Aristote, Leibniz, Kant, Nietzsche, Jaspers), mais aussi de scientifiques (Newton, Bichat, Claude Bernard, Bernheim, Freud) et d’écrivains (Diderot, Benjamin Constant, Balzac, Poe, Valéry), conviant le lecteur à une traversée de la culture occidentale, en en éclairant tour à tour les fondements de la science et la protestation des poètes.
Ce cheminement de pensée menait naturellement à la réflexion d’Albert Camus, intimement lié à ce Maghreb souvent brûlant, et qui affirmait : « Je me révolte, donc nous sommes ».
Starobinski Jean, Action et Réaction. Vie et aventures d’un couple. Edition revue et corrigée.(cote 16736)
Camus Albert, L’homme révolté (cote 17196)
[février 2011]
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