Dans une cérémonie de kôdô, plusieurs bois parfumés sont souvent écoutés (sentir le parfum avec attention). Les participants à la cérémonie essaient de deviner l'ordre de présentation de chaque bois. Ce genre de jeu est applé "Kumi-kô". Il existe environ 500 sortes de kumi-kô basiques. Très souvent les odeurs de bois parfumés sont présentées avec un poème qui donne un thème à la cérémonie. Le poème est souvent lié à la saison ou un paysage évoquant un sentiment.
Exemples de Kumi-kô
1) Tukimi-kô (月見香) [1]
Un kumi-kô qui va bien pour le mois d'octobre, et une soirée de l'automne [1].
Il faut deux sortes de bois odorants.
Une des deux odeurs est nommée " la lune " et sentie avant le jeu. Une autre odeur, " l'invité ", qui est inconnue avant le jeu.
Le Maître prépare 3 sachets de chaques bois. Il tire au hazard 3 sachets permis ces 6 sachets. Le Maître présente ces 3 sachest au participants pendant le jeu.
« Appréciation de ce kumi-kô» :
Si on écoute trois fois suite la lune, on répond « la nuit de pleine lune ».
Si on écoute trois fois suite l'invité, on répond « la nuit de pluie »: on ne voit pas du tout la lune.
Si on écoute une fois la lune, ensuite deux fois l'invité, on répond « la levée de la lune »: pendant que la lune croît, elle se lève très tôt et s'en va tôt.
Si on écoute deux fois la lune puis l'invité, on répond « la nuit attendant la pleine lune »: une nuit avant la pleine lune. On y est presque.
Si on écoute une fois l'invité et ensuite deux fois la lune, on répond « la nuit après la pleine lune »: une nuit après la pleine lune, la lune se lève un peu tard comme si elle hésitait.
Si on écoute deux fois l'invité et ensuite une fois la lune, on répond « la lune restant au petit matin »: la lune se lève tard, et reste tard jusqu'au petit matin.
Si on écoute la lune, l'invité, et encore la lune, on répond « la lune sur l'eau »: on voit deux lunes sur le fond noir de nuit, une sur le ciel et l'autre sur l'eau.
Si on écoute une fois l'invité, puis la lune, et encore l'invité, on répond « la lune au milieu des arbres »: on voit une lune entres des arbres.
2) May flower-kô [1,2]
Ce kumi-kô a été créé par l'association de kô de Boston, lors du Japan Festival en 1992. Ce jeu a été offert aux maîtres qui sont venus jusqu'à Boston pour la démonstration de kô-dô et pour les remercier leurs aides pour l'enseignement et pour leur amitié depuis 1986 [1].
Ce kumi-kô est bien pour le début printemps.
Trois bois odorants sont utilisés: « la fonte des neiges », « le serpent assoupi sous le soleil du printemps » (qui sont sentis au début du jeu), et « la fleur de mai » qui est inconnu.
Parmi l'ensemble de 2 « fonte des neiges », 2 « serpent assoupi sous le soleil du printemps » et 1« fleur de mai », on tire 3 échantillons qui sont successivement présentés et doivent être identifiés.
Ce kumi-jô a été inspiré par un poèm, "No.1322", par Emily Dickinson, une poète américaine.
Pink-small-and punctual-
Aromatic-low-
Covert-in April-
Candid-in May-
Dear to the Moss-
Known to the Knoll-
Next to the Robin
In every human Soul-
Bold little Beauty
Bedecked with thee
Nature forswears
Antiquity-
« Appréciation de ce kumi-kô» :
Si quelqu'un entre dans la forêt de New England, et...
- qu'il a bien identifié chaque kô, on peut dire qu'il a apprécié l’arrivée du printemps en trouvant beaucoup de choses.
- qu'il a identifié seulement la neige, on peut dire qu'il est sorti tout de suite de la forêt, car il faisait trop froid pour se promener.
- qu'il a identifié seulement le serpent, on peut dire qu'il a eu tellement peur du serpent qu'il n'a pas pu trouver la fleur.
- enfin qu'il a identifié seulement la fleur, on peut dire qu'il a vu la fleur mais il ne savait pas que c'était la fleur de mai.
[1] Kiyoshi Oota, 香と茶 (trad.: Le kô et le thé), Tankosya, Kyoto, 2001.
[2] Kiyoko Morita, Book of incense -enjoying the traditional art of Japanese scents-, Kodansya International Ltd., Tokyo, 2006.