Les autographes français ont-ils rejoint le marché de l’art mondial ?

Pierre-Charles Pradier (SAMM, Université de Paris 1)
vendredi 7 octobre 2011

Résumé : L’évaluation des biens culturels est un exercice délicat,
puisqu’ils ne sont pas reproductibles à l’infini par le travail
humain. Le présent travail ne prend pas le parti de contribuer à la
théorie de la valeur, mais tente d’estimer la valeur des autographes
d’après une base de données inédite constituée par Ileana Miranda
Mendoza à l’occasion de sa thèse de doctorat. A l’aide d’un modèle de
prix hédoniques, on essaie de déterminer les composantes du prix des
autographes. Notre enquête conduit à abandonner le point de vue
"explicatif" des spécialistes traditionnels, qui fondent leur analyse
sur la "rareté" et "l’effet anniversaire", dont le caractère ad hoc
apparaît quand on essaie de mobiliser ces notions pour prédire un
prix. En revanche, des caractères objectivement observables comme le
nombre de pages, le type de document, les caractéristiques de
l’auteur, ont un effet significatif sur la valeur. Des utilisations
prédictives ponctuelles du modèle permettent un test hors échantillon
anecdotique mais pas dénué d’intérêt. Le papier suggère ensuite des
directions possibles de recherche ultérieure : réaction de l’offre à
la survalorisation d’un auteur (par rapport au modèle), corrélation
avec le cycle de l’art ou plus généralement les cycles d’actifs, étude
spécifique du marché des autographes, dont les acteurs principaux
disent qu’il a été bouleversé par l’apparition de spéculateurs depuis
les années 1990.

Travail joint avec F. Gardes, X. Greffe et I. Miranda-Mendoza.


Cet exposé se tiendra en salle C20-13, 20ème étage, Université
Paris 1, Centre Pierre Mendès-France, 90 rue de Tolbiac, 75013 Paris
(métro : Olympiades).