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  • A propos de Caenorhabditis elegans

 

 Par Thierry Hoquet - BIOSEX

 

Caenorhabditis elegans (aussi appelé : C. elegans)

 

Ce petit ver nématode, d'un millimètre de long environ, très populaire parmi les généticiens. En effet, il n'est constitué que d'un petit nombre de cellules (959) et il a un cycle de vie très court mais très productif : il produit 350 descendants en deux semaines de culture en laboratoire.

 

C. elegans existe sous deux sexes différents : des mâles et des hermaphrodites, bien plus nombreux que les mâles (env. 1000 pour 1). Les hermaphrodites possèdent des gonades mâles et des gonades femelles. Ils sont capables d'autofécondation, c'est-à-dire qu'ils produisent des clones d'eux-mêmes, ainsi que (dans un cas sur mille), un individu légèrement différent (un mâle, doté d'un seul chromosome sexuel, au lieu de deux).

 

Ces mâles peuvent féconder les hermaphrodites et donner lieu à de nouvelles lignées.

 

Toutes les espèces de nématodes ne sont pas hermaphrodites, ce qui laisse soupçonner que l'hermaphrodisme est apparu plusieurs fois dans ce groupe.

 

C. elegans a notamment été utilisé pour tester l'hypothèse du « sperme bon marché ». En effet, selon certains évolutionnistes, les spermatozoïdes ont un coût de production très faible et existent donc en nombre illimité. Les travaux menés sur C. elegans montrent que les mâles qui copulent ont une durée de vie inférieur de 25% à celle des mâles qui ne copulent pas. Mais cette réduction de la durée de vie est-elle due à l'activité sexuelle, ou à la spermatogenèse ? Pour trancher cette question, on a produit des vers mutants, produisant moins de spermatozoïdes. Les mutants vivaient 65% plus longtemps que les mâles normaux : d'où l'idée que c'est bien la production de spermatozoïdes qui est « coûteuse ».

 

 

 

[sources : Jean Deutsch, Le Ver qui prenait l'escargot comme taxi, et autres histoires naturelles, Paris, Le Seuil, 2007.

 

Tim Birkhead, Promiscuity. An evolutionary history of sperm competition and sexual conflict, London, Faber and Faber, 2000, p. 75.

 

 

cf. aussi le site elegans.swmed.edu