Camille Casale a un parcours artistique quelque peu atypique. Après avoir suivi des cours par correspondance pour se libérer du temps pour la danse, qu’elle pratique depuis l’âge de trois ans, elle a obtenu son baccalauréat puis a décidé d’effectuer une classe préparatoire littéraire au lycée Thiers, à Marseille, d’où elle est originaire, avant de rejoindre l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne afin de suivre une licence d’histoire. « Outre le prestige incontestable que revêtait cette institution sur l’élève de province que j’étais alors, je me retrouvais dans les valeurs qu’elle véhiculait : l’excellence et la rigueur alliées à l’égalité, l’accessibilité et cet humanisme auquel je suis très sensible. La qualité des cours, la reconnaissance du diplôme et le taux d’embauche à la sortie ont aussi été des facteurs déterminants », explique la jeune femme. « J’ai par la suite poursuivi ma formation artistique, ce qui m’a aussi permis de voyager pour la danse, ma passion et ma profession d’alors. Mais ma pratique a soulevé des questions théoriques, qui m’ont poussé à m’inscrire en master d’études culturelles puis en doctorat, toujours à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, une des très rares universités françaises à proposer un tel parcours ! », précise-t-elle.
La belle opportunité de se lancer dans un doctorat
Camille s’élance ainsi vers la voix du doctorat, prenant conscience de toutes les possibilités permises par un tel cursus. « Le doctorat est une très belle opportunité, permettant d’avoir trois années complètes de recherche, de réflexion, de questionnements, d’égarements parfois aussi, mais toujours porteurs et signifiants sur un sujet qui nous motive. Le doctorat permet aussi de faire de belles rencontres, très enrichissantes aussi bien humainement qu’intellectuellement. Le chercheur n’est pas que cette image d’un être reclus travaillant tout seul à son bureau ! Le doctorat ne consiste pas seulement à produire une thèse, mais aussi à s’ancrer dans le monde de la recherche par l’organisation de séminaires, la participation à des conférences, à des événements… Ces rencontres sont des moments précieux, qui consolident aussi le choix de s’être lancé dans un doctorat ! »
La santé dans l’enseignement de la danse classique
Camille réalise ainsi une thèse en sciences humaines, portant sur l’enseignement de la danse classique et la santé. « Très peu de thèses portent sur cet aspect, et je suis ravie de combler ce manque sur cet art dans lequel j’ai grandi ! Je souhaite ainsi saisir et expliciter les logiques qui sous-tendent l’enseignement et la formation en danse classique, les valeurs et les représentations transmises dans les écoles à visée pré-professionnelles. Ma thèse se déroule, de ce fait, en trois grands temps. Le premier temps fut celui du dépouillement de la littérature, en lisant les ouvrages proches de mon sujet, en faisant un état des lieux de la recherche… La seconde étape est celle de mon enquête proprement dite, qui est une enquête ethnographique. Je m’immerge ainsi, sur une durée de plusieurs mois, dans le milieu que j’étudie, actuellement au sein d’une école supérieure de danse. C’est la partie la plus pratique de ma recherche ! J’observe tout ce qui se passe, je note, j’essaie de comprendre, je réalise des entretiens approfondis pour recouper mes résultats avec le discours des acteurs… Enfin, le dernier temps consistera à trier et à analyser toutes ces données, afin de produire cette thèse, aboutissement de mon doctorat », détaille la jeune femme.
La volonté de vulgariser sa recherche
En parallèle, Camille vient de participer au fameux concours Ma Thèse en 180 secondes (MT180), dans lequel elle a brillé en remportant le Prix du public ! « Le monde de la recherche peut parfois, de l’extérieur, paraître très étrange, voire ressembler à un microcosme fermé. La vulgarisation et l’accessibilité des connaissances me tiennent très à cœur. De ce fait, je trouve ce concours formidable, car il permet de mettre en lumière la pluralité de la recherche, son dynamisme, la passion de ces doctorants et le travail réalisé. Il s’agit d’une excellente expérience, que je recommande à tous car elle permet de structurer sa pensée concernant sa thèse, en l’expliquant à un public de non-spécialistes. Ce concours offre également l’opportunité de très belles rencontres, tout à fait en-dehors de sa discipline, ce qui est plutôt rare dans un parcours doctoral », souligne Camille.
Les différentes perspectives envisagées
A l’issue de son parcours universitaire, la jeune doctorante n’exclut pas une carrière à l’international. « Un doctorat permet vraiment d’ouvrir les perspectives ! La recherche me plaît mais, si obtenir un poste s’avère trop compliqué, je retournerai probablement à mes premiers amours de créations ou je poursuivrai en communication et relations publiques, si les rencontres réalisées dans le cadre de mon doctorat ne me poussent pas vers un nouvel objectif… » Dans tous les cas, à force de travailler sur la danse, la pratique commence vraiment à la démanger. « Je souhaiterais revenir progressivement à la danse, désormais que je suis nourrie par mes interrogations de chercheuse », confie ainsi Camille.
Julien Pompey
© Photo : Pascal Levy, Direction de la communication
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