Le savoir-être a-t-il un effet sur les salaires ? Autrement dit, quel est l’impact des fameuses "soft skills" sur le marché du travail, c’est-à-dire des compétences non cognitives, en lien notamment avec les savoir-être, qui pourraient influencer l’employabilité ? A partir d'une étude sur un échantillon de diplômés de master ayant répondu à l'enquête du Céreq Génération 2010 et réinterrogés en 2014, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) a essayé de construire des indicateurs de soft skills puis de mesurer les effets sur le salaire des diplômés. Ainsi les soft skills expliquent une partie des rémunérations des jeunes diplômés de master d’universités, d’écoles de commerce et d’ingénieurs. Ils vont notamment influencer les plus hauts salaires, ce qui suggère l’importance de ces soft skills pour les emplois les plus qualifiés.
L’importance de ces compétences pour accéder aux emplois très qualifiés
Cette étude révèle que, même si le niveau de diplôme ou le domaine disciplinaire ont toujours une influence sur le salaire des jeunes, la persévérance, l’estime de soi, la prise de risque et la communication ont un effet sur le salaire, en contrôlant de nombreuses variables scolaires et sociales. D’autre part, l’analyse par différent niveau de salaires indique que l’effet est en général plus élevé pour le haut de la distribution des salaires, ce qui suggère l’importance de ces compétences pour accéder aux emplois les plus qualifiés. Il est également intéressant de remarquer que c’est plutôt l’inverse pour d’autres variables. L’obtention d’un master ou l’expérience ont plutôt des effets plus élevés sur le bas de distribution des salaires. En revanche, l’effet des soft skills rejoint plutôt l’effet d’autres variables de sélection scolaire (la mention au bac) ou sociale (la profession du père) sur le haut de la distribution.
L’existence de deux types de marché pour les diplômés du supérieur
Les auteurs concluent dans leur publication titrée "L’effet des soft-skills sur la rémunération des diplômés" que tout se passe comme s’il existe deux types de marché du travail pour les diplômés du supérieur. Le premier permettrait d’accéder à des emplois plus qualifiés et mieux rémunérés mais nécessiterait, en plus du diplôme, différentes compétences scolaires et non scolaires ainsi que des réseaux pour accéder aux emplois. De son côté, le second marché proposerait des emplois moins rémunérés mais où les éléments objectifs du capital humain, diplôme et expérience, seraient beaucoup plus protecteurs.
Denis Anniel pour #LeSorbonnaute
© Crédit / DR
Inès Picaud-Larrandart, étudiante en master 2 recherche art et création internationale, s’est...
Entre la performance et l’installation, l’artiste Christian Jaccard revendique son statut de...
L'équipe du Master 2 Banque-Finance - Université Paris I Panthéon-Sorbonne est montée sur la...
Trois docteures de l’université ont été récemment récompensées pour leurs travaux. Retour sur ces...