Depuis plus d’un an maintenant, Paris 1 Panthéon-Sorbonne s'investit activement dans l'accueil d’étudiants réfugiés fuyant la guerre et voulant poursuivre leurs études supérieures. Avec l'intégration de 110 étudiants l’année passée, et 33 lors de la dernière rentrée, l'université contribue efficacement à l'intégration d’étudiants réfugiés et demandeurs d'asile sur le territoire français. Ces jeunes, installés depuis peu sur Paris, viennent en majorité de Syrie, mais également d'Afghanistan, d'Irak, du Soudan (Sud), d'Égypte… Paris 1 Panthéon-Sorbonne propose actuellement deux types d’intégration : soit l'inscription directe dans un UFR, si le niveau en langue française est suffisamment bon ; soit l'inscription en remise à niveau linguistique, pour intégrer une formation l'année suivante.
L'intégration ne s'arrête pas à la fin du cours
Les instigateurs et dirigeants de l’association Sorbonne Solidaire en sont conscients : le suivi de 20 heures de cours hebdomadaires, le plus souvent magistraux, ne sont pas suffisants pour apprendre pleinement le français et pour s'intégrer au quotidien de l'université. Les quatre étudiantes à l'origine du projet ont justement fondé leur corporation en réponse à ce point : elles proposent ainsi un soutien complémentaire aux cours fournis par les enseignants. Sorbonne Solidaire a commencé, l'année dernière, avec un système de parrainage, par le biais du volontariat, l'association faisant appel aux étudiants voulant bien suivre et soutenir leurs camarades étrangers en-dehors des cours durant l'année. L'association ne s'arrête pas là : tout au long de leur cursus, les étudiants réfugiés et demandeurs d'asile bénéficient de soirées, de cafés-débats, d’événements sportifs, de visites culturelles, d’aide à la révision d'examens… ''Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas les laisser rester qu'entre eux. Quand ils arrivent, nous sommes leur seul moyen d'immersion dans notre société'', expliquent Hanna et Myra, membres de Sorbonne Solidaire et toutes deux étudiantes en master de droit à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Pour assurer son service et développer un projet, Sorbonne Solidaire fait appel et souhaite davantage de volontariat et de bénévoles. L'association aimerait pouvoir être équitablement présente dans chaque UFR de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, afin de pouvoir soutenir les étudiants réfugiés dans leur domaine respectif d'étude.
Une véritable rencontre des cultures
L'immersion, l'affiliation, l'intégration à la société française ne signifie pas, pour autant, la destruction de son identité. L’association se bat ainsi pour que les étudiants réfugiés et demandeurs d'asile de Paris 1 Panthéon-Sorbonne aient en effet la possibilité d’acquérir une culture française tout en faisant partager leur culture d'origine. Pour Hanna et Myra, l'accueil d’étudiants réfugiés ne doit donc pas être interprété comme un apprentissage à sens unique. Le terme même de réfugié, un peu réducteur selon elles, néglige l'identité des nouveaux étudiants, et oublie la notion d'égale connaissance échangée entre tous types d'étudiants. Dans cette démarche de pensée, l'association envisage, pour l'avenir, un atelier d'apprentissage de la langue arabe, assurée par les étudiants réfugiés envers les étudiants français. Et, de manière plus globale, l'association attend également de l'université une plus large intégration d'étudiants réfugiés et demandeurs d'asile au sein de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, la France accueillant de nombreuses nationalités parmi ses réfugiés.
Depuis le début de leur investissement au sein de leur organisation, les membres et dirigeants de Sorbonne Solidaire affirment ne pas œuvrer pour la simple expérience associative valorisable sur un curriculum vitae. Le premier bénéfice tiré par l'association reste l'enrichissement culturel et l'ouverture sur le monde. Hanna et Myra envisagent d’ailleurs aujourd'hui de travailler dans le domaine des relations internationales… Elles encouragent, au passage, celles et ceux intéressés par l'expérience transnationale à rejoindre Sorbonne Solidaire !
Younès Bouih pour #LeSorbonnaute
© Photo / Sorbonne Solidaire
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