Germinal an CCXXIII
En ces jours printaniers de 2015 alors que le Salon du Livre vient de s’achever et que l’on annonce la fermeture de 296 librairies parisiennes ces quinze dernières années[i], il peut être intéressant de rappeler la loi du 11 germinal an IV (soit le 31 mars 1796).
Par celle-ci, le Conseil des Cinq-Cents décerne un prix de 2500 livres à un ouvrage jugé propre à l'instruction publique par la Jury des Livres élémentaires et par le Corps législatif.
Car parallèlement à la création des Ecoles normales, un concours des meilleurs ouvrages est organisé, dont le compte-rendu de lecture aboutit à l’attribution d’une récompense nationale permettant d’en financer l’impression.
Le plan de ce livre, construit sur le canevas du dialogue socratique, met en avant Dieu dès la 2e partie ; les parties suivantes décrivent les vertus, les vices, les devoirs de la vie publique et privée.
A la page 33 de son rapport[ii] devant la séance tenue le 14 germinal an IV, l’ancien Montagnard Joseph Lakanal félicite « l’Auteur [qui] paraît nourri de ce qu’il y a de meilleur dans la philosophie moderne ».
Avant la proclamation de la loi pour une quasi institutionnalisation de l’ouvrage - ou du moins la reconnaissance officielle des principes qu’il prône -, la soumission obligatoire au Conseil des Anciens se concrétise elle aussi par un rapport, non moins élogieux, des Représentants Barbé-Marbois et Courtois se concluant par l’appréciation suivante : « J’en ferais sans inquiétude le manuel de mes enfans, à la seule condition de le lire avec eux. »
Citoyen Bulard, Instructions élémentaires sur la morale. Paris, chez Caillot, an IV [1796] (cote OR 518) - Numérisé par la BnF : gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49020k
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