MAILLARD Coralie, Communauté, oppositions locales et Révolution à Gonesse (Seine-et-oise) (1789-1795), dir. Jean-Clément Martin, 2003.

Comment la communauté d’un bourg-marché de 2.000 habitants, situé au nord et à proximité de Paris, vit-elle les bouleversements révolutionnaires de 1789 à 1795, à la fois dans ses relations internes et dans ses relations avec le « monde » extérieur ? Dotée d’un riche terroir mais fortement contrastée socialement et parcourue de nombreuses tensions notamment entre fermiers -groupe dominant en 1789- et ruraux non paysans (commerçants, artisans, petits notables locaux…), la société gonessienne va connaître nombre d’oppositions et de conflits, parfois importants, liés à la question de la détention du pouvoir local. La montée des tensions et des difficultés (politiques, économiques, religieuses…) sur le plan national a également des répercussions sur les relations entre Gonessiens, politisés par les militants du bourg, les fêtes et les importants contacts avec les autres communes de la région et surtout avec la capitale. Arguments et moyens (dans le domaine de la sociabilité par exemple : société populaire) que fournit la Révolution deviennent des armes dans les luttes gonessiennes et l’habileté à s’en servir détermine les vainqueurs de celles ci. Dans le même temps, la commune, qui obtient en 1790 le rang de chef-lieu de district, s’efforce de maintenir, voire d’améliorer, sa position et son prestige régional, quelque peu vacillants avec le déclin au cours du XVIIIème siècle de son statut de « capitale du pain blanc, fournissant Paris », et s’engage dans des rivalités avec ses voisines.