BIREBENT Émilie, L’aristocratie du faubourg Saint-Germain au début de la Révolution française (1790-1792), dir. Françoise Brunel et Jean-Clément Martin, 2004.

L’historiographie révolutionnaire a quelque peu oublié le sort de l’aristocratie parisienne pendant la Révolution française. L’aristocratie du faubourg Saint-Germain – étudiée ici dans le cadre de la section de la Fontaine-de-Grenelle – constituait une classe sociale à part entière, au sens webérien du terme, à la veille de la Révolution, organisant toute la vie du quartier, aménageant l’espace selon ses représentations, dans sa volonté de se distinguer. Comment cette société réagit-elle lors des premières années de la Révolution, période d’incertitude quant à l’avenir ? Attaquée en tant que classe, ayant perdu son pouvoir économique et politique, ses membres ayant suivi des trajectoires différentes, la société aristocratique du faubourg Saint-Germain subsista cependant en maintenant ses modes de vie hérités de l’Ancien régime. Elle conservait ainsi une posture sociale alors remise en cause et tendant à être désuète. La Révolution française n’anéantit donc pas immédiatement l’aristocratie du faubourg. En cristallisant les critiques sur elle fit perdurer son prestige, prestige qu’elle-même réemploya plus tard, symbolisant ainsi sa victoire finale sur l’Ancien régime.