MONIA Hilal, Réveillon (1725-1811) et l’émeute des 27 et 28 avril 1789, dir. Jean-Clément Martin, 2004.

L’ « Affaire Réveillon » traité à travers la vie de Jean-Baptiste gagne à être connue. On a longtemps admis que seules les paroles présumées en faveur d’une baisse des salaires prononcées par le manufacturier lors de l’assemblée de district de Sainte Marguerite le 21 avril 1789 ont provoqué l’émeute qui se déroulera une semaine plus tard. La crise dans laquelle est plongé le peuple parisien a ensuite était intégrée dans la compréhension de l’émeute. Pourtant, rares sont ceux qui se sont réellement penchés sur la prodigieuse carrière du manufacturier. Ancien ouvrier, combinant génie et modernité, il a su gravir l’échelle sociale de l’Ancien Régime. S’imposant comme le maître de l’industrie du papier peint e tune figure du tout Paris, Réveillon a cependant l’art d’attiser convoitises et hostilités. Peut-on ignorer jalousies commerciales et personnelles ? Si ces dernières – dont nous traitons au cours de l’étude – ne sont pas déterminantes dans le déclenchement d’une émeute, elles permettent néanmoins de comprendre pourquoi le 28 avril 1789, la foule s’est retournée précisément contre cet homme-là.