HAY Morgan, Les pétitions sur la chute de Robesppierre lues à la Convention (10 Thermidor – 4e sans culottide an II), master 1, ss. dir. F. Brunel , 2009.

Dès le lendemain de l’élimination de Robespierre et de ses « acolytes » par une fraction des députés, le Comité des pétitions de la Convention reçoit les premières lettres réagissant à la découverte de cette « nouvelle tyrannie ». Ce n’est que l’amorce d’un phénomène qui va voir à l’été 1794 la totalité des départements français écrire à ses députés, dans un élan d’enthousiasme et de patriotisme de rigueur en de telles circonstances... Présentées lors des séances de l’Assemblée, ces adresses proviennent notamment des diverses autorités locales du pays, des sociétés populaires, des corps judiciaires, ou militaires, etc, données géographiques et sociales qu’il convenait de recenser minutieusement. Porteuses d’un discours sur ce qui devient dès lors pour les contemporains un événement, véritable bouleversement dans le cours de la Révolution, ces quelques 3200 pièces interpellent néanmoins le lecteur par leur ressemblance, entre elles d’une part, mais également d’autre part avec le discours officiel promu par les députés, tant sur le fond que sur la forme. S’attacher à analyser l’image du 9 thermidor qu’elles véhiculent et la manière dont se sont employés à le faire leurs auteurs ne pouvait que nous mener à un questionnement sur l’originalité de cette source, témoignage indéniable des difficultés d’une sortie de la Terreur, en même temps qu’elle est une véritable réflexion sur l’évènement et l’Histoire.