CARVALHO-AZEVZDO Olivier, Autour de l’attentat du 3 nivose au IX. Les manifestations de la violence, du droit et des pratiques policières, face à l’innovation constitutionnelle et au principe de justice, master 1, ss. dir. B. Gainot, 2005.

Après le coup d’État de Brumaire, Bonaparte restaure en France un gouvernement fort et centralisé, sujet aux conspirations et aux révoltes de la part des Royalistes et des Républicains. Dans ce contexte de refonte politique, l’attentat de la rue Saint- Nicaise, en date du 3 nivôse an IX, présente à bien des égards, une rupture dans la pratique des crimes politiques. L’objectif premier de cette recherche n’est pas de faire une nouvelle compilation ou un nouveau récit des circonstances et des conséquences de l’attentat. L’enjeu porte sur le caractère particulier qui anime la vie politique à la suite de l’attentat, mais également sur les interprétions et les innovations politiques, civiques et juridiques, lesquelles font basculer la France dans « un état d’exception ». Cette étude présente l’événement d’un point de vue historique, mais aussi juridique et philosophique. Pour y répondre, un premier thème pose les interrogations relatives à la violence associée à la vie politique. Cet axe est consacré à l’explication du phénomène de la violence, sa légitimation ainsi que les moyens prévus pour sa régulation. Le second thème emmène à réfléchir sur l’affirmation de l’autorité de l’État dans sa condamnation de l’attentat. En théorie, le corpus juridique offre un rempart contre l’absolutisme. Il convient de voir comment Bonaparte a procédé à l’interprétation et à l’innovation des règles de droit. Enfin, un dernier thème est consacré à la mise sous tutelle de la justice par le gouvernement et au sort des personnes arrêtées à la suite de l’enquête de police. C’est ici l’instauration d’une justice spéciale, auxiliaire redoutable entre les mains de l’exécutif, appuyée par une police omniprésente et efficace.