POIROT Thibaut, Rumeurs, suspicions et ordre public à Lyon en l’an IV (1795-1796), master 1 ss. dir. Pierre Serna, 2010 - Z 1065

De Lyon, les travaux de recherche en histoire révolutionnaire comme les ouvrages d’érudition ne retiennent généralement que le siège de 1793 et la répression menée ensuite par les troupes de la Convention. La période directoriale à Lyon apparaît encore très mal connue, malgré de graves épisodes de réaction et de violence dans la ville dès l’an III. Aussi, Lyon est semble-t-il durablement marqué par des phénomènes de suspicion à diverses échelles, traduisant des conflits importants entre pouvoir central, militaires et administrateurs locaux. La gestion de l’ordre public, autant dans sa pratique quotidienne que lors d’évènements exceptionnels, s’en trouve bouleversée, et l’existence de discours contradictoires sur l’état de la ville laisse entrevoir une profonde recomposition des moyens de surveillance et des structures pour encadrer les désordres. Décrite comme le "centre électrique" de différents complots tramés pour embraser le midi de la France, marquée par les soubresauts et les inquiétudes de l’esprit public, théâtre de luttes politiques féroces et d’une guerre des mots, la ville de Lyon connaît ainsi en l’an IV une crise de l’ordre public, et plus généralement une crise dans la manière de vivre la Révolution, qu’il s’agit de comprendre.