M2 Fiszleiber Francis
Une Institution éducative sous la Révolution. Du Lycée au Lycée républicain (1790-1802)
Master 2
FISZLEIBER Francis, Une institution éducative sous la Révolution : du lycée au lycée républicain (1790-1802), master 2, ss. dir. J.-L. Chappey, 2015. Z 1098 (1) et (2)
Du foisonnement des cabinets scientifiques, caractéristique du Paris de la fin du XVIIIe siècle, capitale européenne des Sciences et des Lettres, émerge une institution singulière, le Musée de Pilâtre de Rozier. Celui-ci, fou de sciences, avec le soutien de Monsieur dont il est très proche et du Conseil du roi, crée en 1781 cet établissement d’enseignement supérieur qui attire très rapidement un public nombreux et très mondain prêt à payer trois louis d’or (72 livres) annuellement pour paraître et écouter les cours de savants renommés. La mort brutale de Pilâtre en 1785 semble condamner irrémédiablement le Musée compte-tenu des dettes énormes qu’il laisse, mais Monsieur et son frère le comte d’Artois décident de le sauver. Ils créent avec quelques grands nobles une société en commandite, unique en Europe pour cet usage, et nomment cette société le « Lycée » plus communément appelé « Lycée de Monsieur » qui reprend les enseignements scientifiques en y adjoignant la littérature et l’histoire, également professées par les plus grands noms de l’époque. Une gestion calamiteuse et la Révolution qui détourne les souscripteurs (émigration et mobilisation des militaires) conduisent vers une faillite inexorable quand, à la fin de 1790, quelques dizaines d’hommes et de femmes « éclairés » rachètent le fonds et créent la « nouvelle fondation du Lycée ».
Le Lycée « régénéré » commence alors une carrière qui finira sous d’autres noms vers le milieu du XIXe siècle. L’étude présente porte sur la période allant de la fin de 1790 jusqu’au 9 floréal an X (29 avril 1802) quand le Lycée doit changer de nom. L’existence de la quasi totalité des archives administratives du Lycée permet de conduire une histoire institutionnelle exhaustive de l’établissement.
Sa situation financière sera toujours précaire mais grâce à une gestion rigoureuse, le dévouement d’une minorité de fondateurs et des professeurs, il arrive à survivre et à assurer ses activités sans discontinuités, privilège qu’il partage avec le Collège de France. Pendant ces douze années, il saura, en épousant les évolutions politiques de cette période, se sauvegarder. En particulier, sur l’ordre du Comité de salut public, il opère une épuration rigoureuse à la fin de 1793 et change son nom en « Lycée républicain ». Thermidor marque le début d’un retour rapide à la situation ante. Il ne retrouve son équilibre financier qu’en 1800. La loi sur l’instruction publique du 11 floréal an X (1er mai 1802) l’oblige à prendre un autre nom, ce sera celui « d’Athénée de Paris ».
[ Haut de page ]