Institut d'Histoire de la Révolution Française (IHRF)
IHRF-IHMC
(UMR8066, CNRS/ENS/Paris 1)
Fondé en 1937 à l’initiative de Georges Lefebvre, l’Institut d'Histoire de la Révolution Française est rattaché à l’UFR d’Histoire (09) de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
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Presse et liberté d’expression pendant la Révolution française en écoute.
Presse et liberté d’expression
pendant la Révolution française
Une journée d'étude organisée par l'Institut d’histoire de la Révolution française, la Société des études robespierristes, l'ANR Actapol le mercredi 3 juin 2015 à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dont les interventions sont disponibles.
Retour au programme de la journée d'étude
Et si ? Alors qu’on la pense indiscutablement intégrée au patrimoine républicain depuis la loi de 1881, alors qu’elle fait partie des principaux droits et libertés publiques avec la liberté d’expression, la liberté de la presse subit aujourd’hui une série de questionnements, de mises en causes et d’attaques : en raison des attentats et la lente réduction des libertés qu’ils entraînent depuis une vingtaine d’années, en raison aussi du pouvoir croissant des acteurs économiques sur le monde politique et les medias, en raison des difficultés voire des dangers que rencontrent des journalistes dans l’exercice de leur métier, il nous a semblé qu’il pouvait être utile de réfléchir aux enjeux qui se sont concrètement posés à ceux qui pratiquaient et défendaient cette liberté au cours d’un événement paroxystique : la Révolution française.
En quoi cette période a-t-elle inventé de nouvelles manières de pratiquer la liberté de la presse ? Quel rôle les libellistes, journalistes, pamphlétaires et caricaturistes ont-ils joué dans la construction d’une « opinion publique » ? A quel prix ? Quelles limites se sont-ils assignées, la liberté d’informer rencontrant les obstacles de la calomnie, des attaques ad hominem et de la possible délation, suscitant donc d’éventuelles poursuites judiciaires ? Au cours de cette journée, nous voudrions tout particulièrement nous interroger sur le lien entre la liberté d’informer et le risque que cela supposait, dans une période marquée par d’intenses conflictualités et par plusieurs périodes de forte répression politique. Comment ces hommes ont-ils pensé et vécu la relation entre leur activité et l’engagement intellectuel et tout simplement physique que celle-ci engageait ? Dans quelle mesure cette liberté de la presse fut-elle pratiquée comme une « éthique du danger » ? Les journalistes élus représentants du peuple ont-ils exercé dans des conditions particulières, mieux protégés par l’inviolabilité réservée aux membres de l’Assemblée, ou a contrario davantage exposés en tant qu’hommes publics ? En quoi le tout nous amène-t-il à réfléchir aux notions d’engagement, de désintéressement, de radicalité, de conflictualité et de sacrifice politique ?
Charles Walton (Université de Warwick, IHRF), « Liberté de l’individu, régénération de la société: le ‘double-mouvement’ de la liberté de l’expression dans la Révolution française »
François Saint-Bonnet (Université Paris 2 Panthéon-Assas, Institut Michel Villey), « L’épineuse conceptualisation des délits de presse sous la Révolution »
Jeremy D. Popkin (Université du Kentucky), « La liberté de la presse dans une colonie esclavagiste : le cas de Saint-Domingue »
Stefan Lemny (Bnf), « La pratique dénonciatrice dans la presse révolutionnaire : l'exemple de Jean-Louis Carra »
Suzanne Levin (Université Paris-Ouest Nanterre), « Au risque du sacrifice ? La liberté de la presse dans les Révolutions de France et de Brabant de Camille Desmoulins »
Michel Biard (Université de Rouen, GRHis), « Du petit théâtre au de massacre ? La plume assassine d’Hébert (automne 1792-printemps 1794) »
Guillaume Mazeau (Université Paris 1, IHRF-IHMC), « Marat, Le journalisme ou l’éthique du risque »
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